La fermeture de toutes les huileries à travers la daïra de Tizi-Gheniff est le signe que la campagne oléicole 2015/2016 est achevée, et ce, après trois mois d’activité intense.
«Effectivement, comme vous le savez, toutes les huileries avaient commencé à fonctionner au début du mois de novembre passé sans discontinuité et ce, avec une cadence de seize(16) heures par jour, mais également sous une grande pression quotidienne de notre nombreuse clientèle qui a hâte de voir le fruit de sa récolte», nous confie Djamel, un jeune propriétaire d’une huilerie semi-industrielle, qui fait de l’extraction d’huile à froid. «Pour mon unité de production, comme vous pouvez le constater, elle a été mise en service l’an dernier, donc elle est toute neuve. Elle fonctionne sur la base des anciennes huileries qui utilisent les scourtins, donc, l’extraction de l’huile s’effectue à froid, pratiquement, ce qui fait qu’on obtient de l’huile extra-vierge que de nombreux oléiculteurs cherchent à avoir. Sinon pour le processus, il y a d’abord le pesage, sur une balance automatique, de toute la récolte pour en déterminer son poids relatif au prix à payer pour ce service qui a été fixé cette année à sept cent(700) dinars par quintal, avant que les sacs ne soient déversés dans le grand bac pour que les fruits passent à l’aspirateur qui en retirera toutes les feuilles et les brindilles pour subir le lavage. Ensuite, c’est le broyage et le malaxage pour en obtenir une pâte compacte qui sera placée dans les scourtins par un ouvrier. Suivra l’opération de pressage qui se fera automatiquement, selon une pression réglée auparavant, alors que le liquide subira, durant une période, sa décantation dans un bac avant de passer dans un filtre final d’où sortira l’huile», nous explique notre interlocuteur qui, malgré tous les aléas et toutes les fatigues endurées, semble satisfait de cette campagne oléicole qui s’achève. «J’étais très heureux pour mes nombreux clients qui ont enregistré d’appréciables rendements atteignant jusqu’à trente deux litres d’huile au quintal, comme j’avais à partager la déception de ceux dont le rendement n’avait été que de moins de dix huit litres au quintal. Mais de voir que dans certaines régions du pays, les oléiculteurs n’atteignent pas dix litres au quintal, nous constatons que nos oliviers sont vraiment prospères», termine notre interlocuteur. Par ailleurs, plusieurs oliveraies, notamment à M’Kira, ont enregistré un rendement quasiment nul, cette année, particulièrement dans la zone montagneuse.
«Nos oliviers n’ont rien donné cette année, alors que l’an passé même si la récolté de l’année passée était très faible, mais elle demeure meilleure que celle de cette année. Et cela a, bien sûr, une incidence, car nous serons, pour notre consommation, obligés d’en acheter au prix de sept cent dinars le litre», se plaint Aami Ali, qui avait l’habitude d’avoir au moins quatre cent litres d’huile, à chaque campagne oléicole.
Essaid Mouas

