Des citoyens ont procédé hier matin, avant huit heures, à la fermeture de la route nationale n°9 à la circulation, à hauteur du carrefour menant vers Béjaïa et Kherrata. Selon nos sources, ce seraient les proches d’un dépositaire de boissons alcoolisés, aidés par d’autres citoyens, qui ont procédé à cette fermeture. Ils dénoncent la décision de fermeture du dépôt, qu’ils qualifient d’arbitraire. La mitoyenneté de ce local avec la mosquée est à l’origine de tous ces branle-bas à répétition. A plusieurs reprises, ledit local a été fermé puis rouvert. Cette fois, le propriétaire dénonce un coup monté par quelques personnes influentes dans la mosquée. «Je travaille légalement, je paie des impôts à l’Etat et je n’ai jamais enfreint la Loi», nous dit-il propriétaire, avant d’ajouter : «Mon commerce a existé avant l’implantation de la mosquée. Je n’ai jamais empêché quelqu’un de rentrer ou de sortir de la mosquée, alors pourquoi ne me laissent-ils pas tranquille ?». Dans l’autre camp, les initiateurs de la pétition à l’origine de cette fermeture dénoncent la proximité de ce débit de boissons alcoolisées d’un lieu sacré. En tous les cas, la fermeture de la route a perturbé grandement la circulation, sachant que la RN9 est la seule voie de liaison entre Béjaïa et Sétif. Les conflits ne doivent pas se régler au milieu de la route car le citoyen est toujours le grand perdant. Il appartient à l’Etat de s’imposer pour pacifier la société tout en respectant le droit de tout un chacun et réprimer toute tentative d’hégémonie d’un groupe social sur l’autre. Comment les même services de l’Etat donnent autorisation d’ouverture d’un commerce pour se rétracter après et changer d’avis ? A force de vouloir donner raison à tous, l’Etat finira par décevoir tout le monde et ce sera le début de l’anarchie. Le plus étonnant est que la route a été coupée juste en lieu et place d’un barrage fixe de la gendarmerie nationale et que durant la fermeture de la route, un convoi de CRS est passé et a continué son chemin comme si de rien n’était ! Après l’intervention, de la chef de daïra de Darguina, d’un représentant de la wilaya et d’un représentant de la gendarmerie nationale, les barricades furent levées pour permettre à la circulation de reprendre normalement et le débit de boissons a rouvert comme d’habitude. L’affaire est à suivre, car ses enjeux sont multiples et enchevêtrés.
Saïd M