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Les métiers artisanaux en déperdition

Les métiers artisanaux dans la région des Ath Abbas disparaissent les uns après les autres, et ce, faute d'une prise en charge efficiente de la part de la tutelle.

La plupart des artisans activant dans différents métiers, ont cessé leur activité soit à cause de leur âge avancé ou parce que leurs professions ne leur rapportent plus de quoi vivre. C’est le cas, parmi tant d’autres, d’un artisan qui excelle dans plusieurs métiers artisanaux à la fois. C’est un vieil homme âgé de 85 ans, qui cumule plusieurs métiers qu’il affectionne. Malheureusement, vu son âge et son état de santé qui s’est dégradé dernièrement, à se fier aux dires de quelques commerçants voisins, ce vieux ne se rend plus dans son atelier sis au village d’Aït R’zine. Dda Mhand, puisque c’est de lui qu’il s’agit, ne travaille plus dans son atelier il y a des semaines de cela. Ses clients s’interrogent sur les raisons de la fermeture de son humble atelier. Dda Mhand est une bonne à tout faire, car il est: matelassier, sellier, vannier et chausseur. C’est un artisan rare et hors-pair, étant donné qu’il maîtrise plusieurs métiers à la fois, chose qui n’est pas donnée à n’importe qui. Mhand est tout un « patrimoine » vivant en voie de « disparition », car tout son savoir-faire risque de disparaître à jamais avec lui, étant donné que personne n’a repris le flambeau pour la relève. «Tous les jeunes ont fui les métiers artisanaux! Ils n’aiment pas se fatiguer», nous a-t-il dit un jour alors qu’il travaillait dans son atelier. Ce constat affligeant qu’a fait cet artisan hors du commun, résume, à lui seul, la situation peu enviable dans laquelle se trouve les métiers artisanaux voués à une disparition imparable. L’industrialisation galopante, l’importation et le désintérêt des nouvelles générations à perpétuer les métiers des ancêtres, font que ces derniers tombent en désuétude. Pour le cas de Dda Mhand, celui-ci a vu sa clientèle se rétrécir comme une peau de chagrin. Et pour cause? Les matelas en crins et en laine qu’il fabriquait ne sont que rarement demandés par les gens. Ces derniers leurs préfèrent ceux sortis d’usines. Pour la fabrication des selles, cet octogénaire ne travaille qu’avec quelques paysans qui utilisent encore les bêtes de somme dans cette région rurale et montagneuse des Ath Abbas, englobant les communes d’Ighil Ali, Aït R’zine et Boudjellil. Les selles que Mhand fabrique sont très résistantes et travaillées d’une main experte. Tout son savoir-faire on le trouve dans ses produits haut de gamme. Pour ce qui est des chaussures artisanales (Espadrilles, babouches,…), Mhand n’en fabrique plus, car la demande en ce produit a chuté de même que pour les vanneries (nattes, couffins,…).

Syphax Y.

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