La baptisation des édifices publics se fait attendre

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Le projet, maintes fois évoqué n’arrive pas à voir le jour. «C’est comme si les gens craignent de citer les chouhadas méritants», nous dit un responsable qui avoue que «le sujet est complexe», sans autre explication. Doit-on alors continuer à parler du lycée Akkar, du nouveau lycée ou encore l’école de garçons alors qu’il n’existe plus d’école de filles depuis des décennies ? Hormis le CEM du centre-ville désigné sous le nom de Amer Ath Chikh et le lycée Mustapha Ben Boulaid, l’ensemble des structures éducatives sont anonymes. Il est temps, de baptiser les écoles tant qu’il reste encore quelques «vrais» moudjahidines qui pourraient témoigner en faveur des «vrais» martyrs, méritant que leurs noms soient portés sur le fronton des édifices publics», affirme notre interlocuteur. La plupart des nombreux moudjahidines de la première heure qui auraient pu apporter leur témoignage sont décédés. Il est, par ailleurs, difficile à certains d’autres, toujours vivants, qui n’ont pas combattu dans la région, d’apporter un témoignage sans failles sur leurs concitoyens tombés au champ d’honneur, à Michelet. Le temps presse et les anciens disparaissent un à un. Si les autorités ne se hâtent pas, on risque de garder pour longtemps les actuelles dénominations, parfois cocasses. Ainsi, le nom de Ouaghzen, désignant à l’origine un bourg de la région, désigne, actuellement deux établissements scolaires (un CEM et une école primaire), séparés par près d’un kilomètre. Concernant la tergiversation des autorités, notre source affirme que les responsables évitent ce sujet qui touche parfois à des sensibilités. Il est vrai que, parfois, les descendants de martyrs exigent de voir le nom d’un des leurs sur le fronton d’un édifice important. Des altercations sont même survenues dans une commune voisine sur le sujet. Ce qui, malgré tout, ne peut empêcher la création d’une commission formée de sages ayant vécu la guerre de libération, pour dresser la liste des noms à donner aux structures anonymes. Les Salah Bouakouir, Boumendjel, Oussedik, Fadhma N’Soumer et des centaines d’autres qui ont sacrifié leur vie pour la patrie méritent amplement cet honneur. Les responsables concernés devraient se décider à engager la procédure réglementaire. Une simple formalité administrative, nous dit-on. Le cinq juillet, date propice à ce genre de démarche, devrait être mis à profit pour remettre «les pendules à l’heure».

A.O.T.

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