Rixe entre deux villages

Partager

Un litige des plus inextricables envenime les relations entre deux villages de la commune de Chemini. En effet, Takhlidjt et Sidi-Hadj-Hseyen (SHH) s’entre-déchirent autour de la légitimité d’une placette appelée «Lemsella». Cette dernière constitue la pomme de discorde entre les deux comités de villages, dont chacun campe sur sa position. Les habitants du village Takhlidjt s’apprêtaient à construire une habitation à l’imam du village, ce qui devrait se faire en enjambant la route menant vers le village voisin, Sidi-Hadj-Hseyen. Un mini-pont devrait être érigé pour laisser place aux véhicules du village voisin, mais malheureusement, ces derniers s’opposent farouchement à ce projet, nonobstant l’accord du premier magistrat de la commune», nous dira un jeune du village Takhlidjt. Toutefois, la version avancée par l’autre partie réfute ce qu’avancent les premiers. «Il est inadmissible que nous soyons obligés de passer sous le pont pour rejoindre notre village. Cette ruelle n’est la propriété du village Takhlidjt. De même, celle-ci ne cesse de se rétrécir comme une peau de chagrin vu les nouvelles habitations qui ‘’piétinent’’ sur ledit sentier», réplique un habitant du village SHH. Le ton est monté d’un cran entre les deux parties «antagonistes» à telle enseigne que le torchon brûle à un degré inénarrable entre les villageois. L’intervention des autorités locales, le chef de daïra et l’édile communal pour ramener les deux parties conflictuelles à de meilleurs sentiments n’a pas été d’un grand apport. Et pour cause, des affrontements ont eu lieu ce vendredi entre les villageois où on dénombre des blessés de part et d’autre. Des heurts et des pugilats se sont produits en présence des autorités locales, ce qui a nécessité l’intervention des éléments de la brigade de la gendarmerie nationale. Le pare-brise du véhicule de service du chef de daïra a été brisé et les villageois imputent l’entière responsabilité aux premiers responsables de la commune. Par ailleurs, une commission de wilaya sera dépêchée dans les prochains jours afin de résoudre ce conflit qui n’a que trop duré. D’ailleurs, un cas similaire s’est produit entre deux autres villages, en l’occurrence Boumelal et Taourirt pour les mêmes raisons. L’affaire est en justice, ce qui laisse souvent un goût amer dans ce genre de situation. «La raison doit l’emporter sur la haine et l’hostilité car les liens de fraternité doivent transcender toute autre considération. La sagesse des hommes des deux villages doit être mise en valeur et le discours haineux et fielleux laissé de côté», préconise un septuagénaire, ex-cadre à l’administration.

Bachir Djaider

Partager