Les bénéficiaires dans l’expectative

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La flambée des prix des matériaux de construction laisse pantois les bénéficiaires des aides de l’État à l’habitat rural. Les aides consenties dans le cadre du fonds national d’aide au logement (FONAL) ont amplement requinqué le moral des villageois avant cette montée vertigineuse des prix des différents matériaux de construction, mais cette euphorie n’est que de courte durée vu les énormes difficultés qu’ils rencontrent pour se lancer dans le projet de leurs vies. Autant dire un cautère sur une jambe de bois, quand on sait qu’il y a en face des centaines de demandeurs qui ne savent plus comment s’en sortir de cette ornière. Les aides publiques au logement rural ont longtemps suscité un enthousiasme démesuré auprès des villageois, en quête d’un toit digne de ce nom, que la désillusion a vite refroidi les ardeurs. Cependant, les 70 millions de centimes accordés pour les candidats au logement rural semblent aux antipodes, car cette somme parait dérisoire vu la cherté des matériaux de construction. Il y a lieu de rappeler que certaines localités de la wilaya de Bgayet sont autant peuplées que les villes, d’où la nécessité d’assouvir les desiderata de la population locale. Un défi, non des moindres, qui «guette» les préposés au FOANL et à ce rythme, nombreux sont les bénéficiaires qui ne sont pas en mesure de mener à terme leurs projets de construire une maison. La somme allouée à la construction du logement rural reste insignifiante aux yeux des bénéficiaires qui estiment que la flambée des prix des matériaux de construction calme les ardeurs, car dans la plupart des cas, ils se retrouvent devant des difficultés financières énormes. Plusieurs postulants se sont rendus à l’évidence qu’un apport personnel est plus que salvateur pour mener à terme cette construction. «Les terrains abrupts et escarpés nécessitent souvent un terrassement qui n’est pas à la portée de tout le monde. Avec 7 000 DA/heure, la location d’un bouteur nous coûte les yeux de la tête», déplore un bénéficiaire des aides du FONAL. Et comme un malheur ne vient jamais seul, le wali a donné une instruction en obligeant les bénéficiaires d’entamer les travaux dans un délai qui n’excède pas les six mois au risque de voir cette aide supprimée. Les postulants au logement rural se trouvent ainsi coincés entre le marteau et l’enclume !

Bachir Djaider

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