Les commerçants en colère

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À travers un avis affiché dans les quatre coins du chef-lieu communal de Souk El-Tenine, au sud de la wilaya de Tizi-Ouzou, le président de l’APC portait à la connaissance des commerçants exerçant au niveau du marché bihebdomadaire (lundi et jeudi) qu’à partir du 1er mars, le marché n’allait se tenir qu’une seule fois par semaine (lundi).

Un avis qui a fait déborder le vase des commerçants en général, mais surtout des commerçants ambulants. Jeudi dernier (3 mars), jour de marché hebdomadaire, des dizaines de commerçants (locaux et d’autres régions) n’ont pas respecté la consigne du maire, puisqu’ils ont étalé leur marchandise comme d’habitude sur les deux abords de la chaussée. Après concertation, des dizaines de commerçants se sont rendus en procession au niveau du siège de l’APC criant haut et fort leur rejet et leur désapprobation de la démarche de l’exécutif communal. Au siège de l’APC, le maire étant absent, ils ont alors décidé de reporter cette rencontre à lundi prochain, le 2e jour de marché hebdomadaire. Les commerçants que nous avons rencontrés sur les lieux déploreront la décision prise par le P/APC, de supprimer le 2e jour de marché hebdomadaire. «On nous a attribué des box si exigus qu’ils étaient inappropriés pour notre activité le nouveau marché hebdomadaire de proximité ne répond à aucune norme d’hygiène, d’espace et de sécurité. Nous avons, d’ailleurs, menacé d’une grève générale que nous avons gelée après la rencontre qui a eu lieu avec les concernés qui ont promis de prendre en charge nos revendications, car elles étaient légitimes. Maintenant, on veut nous enlever le pain de la bouche. Déjà qu’au niveau du marché couvert les affaires ne vont pas bien, il veut maintenant nous priver d’une journée de marché ou nous arrivons quand même à faire la moitié de notre chiffre d’affaire. Ces élus veulent nous affamer», regrettera un commerçant de Souk El-Tenine. Un autre abondera dans le même sens, en disant : «Au marché couvert, j’ai étalé une quantité d’orange que j’ai payé à 15 millions de centimes, à la fin de la journée, je n’ai ramassé que 2 000 DA. Nous travaillons à perte. Le 2e jour de marché hebdomadaire est une journée où on peut améliorer nos recettes». Un autre marchand qui a bénéficié d’un boxe au niveau du marché poursuivra : «Hier mercredi, j’ai travaillé jusqu’à la fin de la journée, ma recette était de 400 DA, au maire d’apprécier l’importance de la journée du marché hebdomadaire qu’il veut supprimer». Un autre commerçant résidant et possédant son propre magasin déclarera : «Depuis l’entame de ces nouvelles mesures, les visiteurs se font rare, on dirait qu’il y a un double sens interdit au niveau des entrées vers Souk El-Tenine. L’activité commerciale est en baisse et c’est malheureusement toute l’économie de la commune qui est grippée». Rappelons que l’anarchie au chef-lieu de Souk El-Tenine est une constante qui ne veut pas s’améliorer. L’actuel exécutif a eu la chance de bénéficier d’un projet portant la réalisation d’un marché couvert de proximité depuis le début du mandat. Après un retard monstre de 3 ans, il a été ouvert au début de l’année en cours. Le mécontentement de plusieurs commerçants, notamment ceux étrangers à la commune, a été signalé sur ces même pages. Les bénéficiaires, soutenus par l’UGCAA locale, ont soulevé des revendications et ont menacé de tenir une journée de grève pour lundi passé. Pour améliorer la fluidité de la circulation et annihiler l’anarchie, l’exécutifs a pris certaines mesures, à savoir l’installation de panneaux de signalisation, la délocalisation des fourgons vers Tizi-Ouzou au niveau de la rue où exerçaient précédemment les marchands, les taxieur de Mechtras ont été orientés vers la station des fourgons de Tizi-Ouzou (Moussa El-Hadj, El-hadj Moussa), en somme des mesures jugées gauches par tout le monde et l’anarchie n’a ni été annihilée ni réduite. La circulation est toujours saturée et les bouchons toujours aussi fréquents. Conséquence, les transporteurs, les marchands et beaucoup de citoyens ne sont pas contents. Du coup, les marchands du marché couvert ont réinvesti la rue, les transporteurs vers Tizi-Ouzou ont repris leur ancien arrêt et c’est le retour à la case départ. Les jours à venir s’annoncent très mouvementés et très chauds à Souk El-Tenine. Pour combattre l’anarchie, le commerce informel et pour faire revenir l’ordre au niveau du chef-lieu de Souk El-Tenine, il ne suffit pas seulement de prendre des décisions unilatérales mais il faut s’offrir les moyens de sa politique et surtout faire participer les concernés à toutes les décisions. Il faut surtout penser à ouvrir une route d’évitement ou une rocade et aussi prévoir des agents pour régler la circulation. À bon entendeur.

Les élus du FFS démissionnent de la commission finances et dénoncent

À travers un communiqué rendu public, dont une copie est parvenue à notre rédaction, les élus du FFS de la commune de Souk El-Tenine, siégeant à la commission finances, démissionnent de cette commission et dénoncent la décision de supprimer le 2e jour du marché hebdomadaire. «Suite à la décision unilatérale du président de l’assemblée populaire communale d’annuler le jeudi comme 2e journée du marché hebdomadaire, qui va impérativement affecter les recettes de la commune, ce qui entraînera inévitablement la réduction de moitié l’adjudication du marché et le fait d’empêcher les pères de familles de s’approvisionner à bon marché surtout en ces moments de crise, est une injustice et un mépris envers notre population», déplorent-ils. Et d’annoncer : «Nous, les membres de la commission des finances, élus du front des forces socialistes (FFS), dénonçons cet acte irresponsable du P/APC et nous annonçons notre retrait de cette commission». Rappelons que l’APC de Souk El-Tenine est à majorité RCD.

Hocine T.

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