« On ne comprend rien. Nous ne sommes ni des citadins ni des campagnards », disent unanimement les habitants de ce petit village qui n'est qu'à un jet de pierre du chef-lieu.
Ceux qui nous ont contactés pour évoquer ce qu’ils endurent au quotidien, citent en premier lieu l’état de la piste qui relie leur village à la RN 68. «Au moment où on entend que des pistes sont bitumées en tapis, nous, les habitants d’Achoura, empruntons toujours une piste boueuse en hiver et poussiéreuse en été», déclare l’un de nos interlocuteurs. Ainsi, ils attendent que leur cri de détresse tombe dans une oreille attentive soit celle des responsables locaux ou celle de ceux de la wilaya. Si ce manque les pénalise au plus haut point à telle enseigne que même les automobilistes refusent de les prendre, leur deuxième préoccupation est l’inexistence d’un réseau d’assainissement. «Avec tout l’argent qui a coulé à flots durant ces quinze dernières années, nous n’avons pas encore un réseau d’assainissement. Les plus chanceux ont des fosses septiques mais avec le temps, celles-ci commencent à déborder nous causant des désagréments», ajoute une autre personne du collectif des habitants. Ces derniers tirent la sonnette d’alarme avant l’arrivée de l’été. «Vous savez, notre village est entouré de deux cours d’eau. Ces derniers sont pollués par les eaux usées qui s’y déversent. L’un d’eux est un réceptacle par le sang des bêtes égorgées au sein de l’abattoir communal. C’est dire que des nuées de moustiques nous empoisonnent nos nuits et que des odeurs nauséabondes nous explosent les narines», regrette notre deuxième interlocuteur. L’autre point soulevé par ces habitants, est leur exclusion des aides à l’habitat rural. «Comme nos terres sont cadastrées. Personne n’a bénéficié de ces aides. Sommes-nous réellement dans un périmètre urbain quand on voit tous ces manques? Nous sommes ainsi écartés aussi bien des avantages de la ville que de ceux de la campagne. El Achoura interpelle les responsables à tous les niveaux. C’est un village en marge du développement local», conclut un autre représentant de ce village. Le cri de détresse de ces familles sera-t-il entendu ? Espérons-le parce qu’ils veulent leur part de développement comme tous les villages de leur commune.
Amar Ouramdane

