Ath Ali est l’un des villages de la commune qui avait tant donné à la révolution algérienne, c’est pourquoi il a été décidé de prendre en charge les travaux de restauration de sa stèle. Pas moins de quatre-vingts martyrs étaient tombés au champ d’honneur dans ce village alors que des dizaines de personnes étaient persécutées, puis torturées par les militaires français installés au niveau de l’école primaire. D’ailleurs, jusqu’à ce jour, beaucoup se souviennent encore de cette salle obscure transformée en salle de torture. » Dès que je mets les pieds à l’intérieur de cet établissement, je jette un regard à l’endroit où j’entendais des cris de personnes torturées à mort. C’est un mauvais souvenir pour moi qui n’avais à l’époque que six à sept ans », nous confiera un sexagénaire. Ce dernier nous dira que la stèle du village qui a été dédiée aux martyrs subit des dégradations. Ainsi, l’APC l’a prise en charge. » Les consultations seront lancées au cours de la semaine. Bien sûr, après toutes les démarches, les travaux seront lancés. Espérons qu’elle sera réalisée avant le 5 juillet prochain ou au plus tard le premier novembre », souhaitera M. Slimane Ouali, en sa qualité de maire. La nouvelle de la restauration de la stèle réjouit énormément la famille révolutionnaire. » Ces martyrs méritent plus », nous répondra un ancien moudjahid. Et de poursuivre: » notre village s’est engagé dès les premières heures du déclenchement de la révolution. Il n’y a pas seulement les engagés d’Ath Ali qui y sont tombés au champ d’honneur, il y en a même d’autres venus d’ailleurs. C’est dire que l’armée française y avait instauré la politique de la terre brûlée ». D’autres espèrent que la salle de classe ayant servi d’endroit pour les tortures devrait être préservée et classée comme lieu historique. Elle fait partie de la mémoire collective non seulement du village ou de la région mais de tout le pays », conclura ce moudjahid. Toutefois, il y a lieu de rappeler que pour cette année, le village a vécu des moments forts lors de la célébration de la Journée nationale du chahid. En plus des expositions, des coupures de journaux, un professeur d’histoire a donné une conférence au sujet de la guerre de libération nationale, très bien suivie notamment par les jeunes.
Amar Ouramdane