Journée de la femme dites-vous ?

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Chaque année, à pareille période (8 mars), la femme est mise à l’honneur et les louanges se mettent à pleuvoir de partout. Même les plus rétrogrades et les plus violenteurs s’invitent à la partie en offrant qui une fleur, qui du chocolat et d’autres des cadeaux plus importants. La femme vaut bien plus que ça ! Des réceptions, des fêtes, des conférences et d’autres manifestations folkloriques bien souvent sont organisées en l’honneur des génitrices, l’autre pied de la société. Elles sont invitées à festoyer, à danser et à déambuler devant, bien sûr, les seigneurs et les maitres de la société. Du vent tout ça, car bien que la législation leur a accordé bien des droits mais leur application est une autre histoire, la femme reste toujours sous l’emprise et la domination de l’homme. Pour montrer que l’arbre cache la forêt, rien qu’en 2015, plus de 10 000 femmes ont été violentées. Bien sur le chiffre n’est pas aussi exact, car des milliers d’autres femmes continuent de subir le dictat des hommes sans pour autant pouvoir déposer plainte. Donc, ce chiffre de 10 000 femmes violentées est certainement insignifiant par rapport à la réalité. Les femmes continuent comme au moyen âge de subir la violence de leurs mecs. Les violations physiques allant jusqu’à laisser des traces et des séquelles inguérissables. Les maris ne se retiennent pas, au moindre faux pas et à la moindre indisponibilité de leur femme «jouet» passent à l’innommable. Gifle, Coup de poing, flagellation, punition et autre torture sorties de la période ténébreuse de l’âge de la pierre taillée. Souvent, la femme se résigne et n’en parle même pas par crainte de subir davantage d’atrocité et par crainte aussi de qu’en dira-t-on ? Les violences sexuelles sont monnaies courantes. La plupart de ces actes ignobles sont malheureusement tus et sont étouffés comme on étouffe un embrillon dans l’œuf, ce sera sinon la honte du siècle pour toute la famille, car les responsables sont souvent des proches quand ce n’est pas le mari! Le harcèlement sexuel en milieu de travail est devenu un comportement quotidien. Combien de femmes se sont plaintes des agissements et de la pression exercée sur elles par leurs responsables ? Les adolescentes pour un oui pour un non, pour être vues en compagnie d’un ami et parfois même pour un simple regard, se font sermonner, voire forcer, à se faire examiner par un médecin pour l’établissement d’un certificat de virginité quelle honte ! Combien de femmes ont été aspergées d’acide pour leur tenue vestimentaire jugée non conforme aux recommandations de la religion. La violence verbale à l’égard des femmes, les sifflements, les propos sortis des bas fonds de l’ignorance et les écarts de langage sont un plat quotidien des femmes, particulièrement les travailleuses. À cause de tout cela et de toutes les choses que nous ne pouvons pas écrire sur ces pages, essayons tous de voir en chaque femme qui passe dans la rue ou qui travaille avec nous, nos propres mères, nos propres sœurs, nos propres femmes et nos propres filles. C’est de cela que toutes les femmes ont besoin et n’ont de faire des réceptions et de la galanterie d’un seul jour. Femmes ! Que tous vos jours soient sans violence, sans ségrégation et sans domination.

Hocine T.

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