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Un spectacle très apprécié !

La Journée internationale de la femme, coïncidant avec le 08 mars de chaque année, a été doublement célébrée à Tizi-Ouzou avec de nouvelles averses de pluies.

Ce changement de temps n’a pas empêché des centaines de femmes de sortir et se rendre dans des institutions étatiques qui ont préparé des programmes spéciaux pour cette journée de la femme. Ainsi, dans l’après-midi, le théâtre régional Kateb Yacine a été pris d’assaut et toutes les places occupées par des femmes : vieilles, jeunes et moins jeunes, pour découvrir le programme préparé avec minutie par une équipe rôdée dans ce genre de manifestations. Le spectacle est entamé par le comédien Khaled Par Hasard, de son vrai nom Tourek Khaled, humoriste et comédien qui a joué dans le feuilleton ‘’Dda Méziane’’ dans le rôle du planton du maire. Khaled est connu du public. Il apparait sur scène et la salle l’accueille chaleureusement. Lors des quatre sketchs qu’il a présentés : la femme dans son foyer, la femme s’intègre dans toutes les situations, la vieille et la bru,… Khaled passe d’une situation à une autre, c’est-à-dire des critiques aux louanges des femmes qui lui répondent soit par des rires, des cris ou des applaudissements couverts de youyous. Il appelle sa mère présente dans la salle pour lui offrir un bouquet de fleurs et embrasser son front. Un geste très applaudi et qui en dit long. La chanteuse Aldjia s’est présentée sur scène en robe kabyle et bijoux en argent d’Ath Yenni pour égayer la forte assistance féminine de cinq (5) chansons, lesquelles relatent tantôt la joie, tantôt les malheurs et les douleurs ressenties par la femme. Dans une chanson, elle a rendu hommage à la chanteuse H’Nifa en chantant l’un de ses succès : «Dharayiw i tskhedmane machi mdhdane». Cette chanson, sans exagération aucune, est reprise spontanément, par l’ensemble de la salle qui suivait la musique et les gestes de la chanteuse qui paraît très touchée par cet accompagnement de toutes ces femmes. H’Nifa est morte dans la précarité totale en France et c’est pour cela qu’elle est gravée dans la mémoire de ces femmes d’un certain âge. Un autre hommage est fait à la chanteuse Zohra. À son tour, le magicien Omar Hachimi a épaté les présentes et les quatre femmes sollicitées sur scène par ses tours de magie que les présentes n’arrivaient plus à comprendre. Des secrets de la magie ! La chanteuse Chabha, de son vrai nom Yahiaoui Merbouha, a surélevé sa température dans une salle déjà chauffée. En rendant hommage à Mohamed Benhanafi, elle chante, comme l’aimait faire le défunt, la Kabylie, ses montagnes enneigées, ses villages aux sources, ses héros et héroïnes révolutionnaires, ses artistes et autres comédiens dans «Assa Thiwizi analkadh azemur», chantée en chœur. Chabha a gratifié la salle d’une nouvelle chanson non encore enregistrée et qu’elle offre comme cadeau du 8 mars à toutes ces femmes : «Amek ara ketsough» (Comment vais-je t’oublier ?). L’époux est mort et il est difficile de l’oublier. Dans la salle, le mercure est vite retombé. «Comment vais-je t’oublier ? / Quand tu as laissé la maison vide et froide/ Comment vais-je t’oublier après tous ces souvenirs qui me reviennent / Après tant d’années d’union de bonheur et de malheurs vécus ensemble/ Les gens ne me reconnaissent plus / Et je ne sais quoi faire / Ô vie traîtresse tu as ravi celui que j’aimais/ Comment l’oublier ?». La chanson est écoutée dans une salle silencieuse. Elle a touché la sensibilité de chacune. Non encore enregistrée, cette chanson a eu déjà son succès ce 8 mars 2016. Ce spectacle s’est clôturé par la remise de bouquets de fleurs par le directeur du théâtre, M. Farid Mahiout.

Arous Touil

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