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Une entreprise este l’OGPI en juste

Le litige qui oppose depuis des mois l’OPGI à l’entreprise Abdenour Ladjal, à propos des 50 logements LPL à Maamoura, dans la daïra de Sour El-Ghozlane, ne pourra trouver sa solution qu’en justice. En tout cas, cette dernière s’y prépare et a déjà constitué un avocat. L’affaire remonte à juin 2015. En difficulté financière, l’entreprise a fait les démarches nécessaires pour le payement des avenants considérés, dans la requête adressée, le 3 février, au ministre de l’Habitat et de l’urbanisme, comme importants. Ils sont de l’ordre de 124 285 300,47 DA. Soit dit, des avenants légèrement supérieurs au montant du marché qui est de 101 784 424,14 DA. Ces avenants consécutifs aux travaux supplémentaires exigés par la nature du sous sol rocheux, approuvés et signés par le bureau d’étude, ont été déposés le 5 février 2015. À ce stade, le document signale «un blocage intentionnel de la part de l’OPGI» et ajoute que malgré que l’OPGI reconnaisse, dans un courrier daté du 02/06/2015, la nature des travaux supplémentaires réalisés, celle-ci, par le biais de la même correspondance, «avait mis en demeure l’ETB de remettre l’avenant». En d’autres termes, l’OPGI mettait en demeure l’entreprise de lui remettre, début juin, un document qu’elle avait reçu le deuxième jour de février ! Un prétexte cousu de fil blanc ! Ce n’est pas le seul cafouillage que l’on peut constater dans cette affaire, dont la presse a eu quelques échos. La correspondance adressée au ministre relate que «L’OPGI avait demandé de présenter la situation n°2 (…), document comptable approuvé par le bureau d’étude d’un montant de 11 315 176,26 DA (…) déposé le 16/06/2015 et qui demeure à ce jour bloquée». En résumé l’OPGI réclamait deux pièces comptables en sa possession déjà depuis des mois et dont elle reconnaissait, par ailleurs, l’existence dans sa correspondance. En réponse à la dernière requête que l’entreprise lui a adressé le 06/09/2015, pour réclamer le payement des avenants et de la situation n°2 et lui faire part de l’état de ses finances qui ne lui permettent plus de continuer les travaux dans les conditions actuelles, l’OPGI répondait par une mise en demeure notifiée le 05/12/2015 par un huissier de justice et mettant en garde contre la résiliation à tort du marché. Revenant sur les retards, la correspondance envoyée au ministre de l’Habitat et de l’urbanisme rappelle que le projet, démarré le 16/05/2012 par ordre de décision N°1, a tout de suite buté sur des oppositions qui lui ont fait prendre 19 mois et 9 jours. L’ODS d’arrêt est du 26/07/2012. Celui de la reprise est du 02/03/2014. Mais c’est pour tomber sur d’autres difficultés relatives à la nature du sol qui a nécessité des travaux supplémentaires justifiant les avenants dont le montant dépasse celui du projet lui-même. C’était comme si l’entreprise réalisait deux projets à la fois. Le taux d’avancement des travaux est estimé entre 50% et 60% par l’entreprise, dont nous rencontrions le gérant dernièrement, décidé à en découdre devant la Justice. En l’absence de toute réaction pouvant être interprétée comme un signe de bonne volonté de la part de l’OPGI, ce dernier a déjà vu un avocat et lui a confié l’affaire. Il est légitime de se poser cette question au regard du temps gâché en pourparlers par voie postale et en regard du temps que l’on perdra encore en procédures judiciaires et qui sera nécessairement plus long encore : à qui profitent les retards, quand on sait que le premier à être pénalisé c’est le citoyen. Il y a deux mois environ, lors de la visite du wali dans cette commune, à une soixantaine de km au sud-ouest de Bouira, les citoyens de ce chef-lieu ont fait entendre leurs récriminations au sujet de ce projet qui comporte 50 logements LPL, sur un programme qui en compte 1 750 et qui, comme on a pu voir, connait un très grand retard. Affaire, donc, à suivre.

Aziz Bey

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