Ce sont des trombes d'eau de pluies qui se sont abattues sur la région de M’Chedallah durant toute la semaine écoulée, estimées à plus de 180 millimètres en parallèle à d'importantes quantités de neige qui ont recouvert le massif montagneux de la chaîne du Djurdjura, au nord et celui du Chréa au sud, à partir de six cents mètres d'altitude.
Aussitôt, ravins ruisseaux et rivières sont entrés en crue, dont ceux qui descendent de haute montagne suivant un itinéraire en pente fort accentué sur une distance de 25 kilomètres, avant de se jeter dans la rivière d’Assif n’Sahel. Les plus spectaculaires de ces crues sont celle d’Assif Asemadh, à l’extrême ouest de la commune de M’Chedallah, Assif Rana dans la localité d’Ath Yekhlef dans la même commune, Assif Levaal et Assif iwakuren qui se rencontrent au lieu dit Thaghurfets Irumyen dans la commune de Saharidj, Assif aghbalou qui traverse le chef-lieu de la commune de Chorfa où il est baptisé Assif Tiksiridène. La totalité de ces millénaires cours d’eau prennent naissance au sommet des flancs sud du Yemma Khelidja, pour se jeter dans Assif n’Sahel. Des ravins profonds qui drainent sur leur passage le débit de dizaines d’autres ruisseaux et qui prennent du volume avec des crues en furie qui arrivent dans la plaine, en charriant tout sur le passage, rochers, branchages, terre et même le plus souvent toutes sortes d’arbres et de buissons déracinés par l’érosion. Ces pluies arrivées après une longue sécheresse doublée d’une phénoménale canicule qui a sévi durant les mois de décembre et janvier derniers, sont venues à point nommé pour éloigner le spectre de la sécheresse et celui des baisses du niveau des nappes phréatiques qui alimentent les réseaux de l’eau potable, dont les débits ont sensiblement baissé. Ces réservoirs naturels souterrains de l’AEP au même titre que le barrage de Tilesdit de la commune de Bechloul sont, ainsi, renfloués et ne tarderont pas à déborder d’autant plus que ces perturbations climatiques vont s’allonger jusqu’a la fin du mois de mai, à cause du décalage des saisons observé depuis 2004, soit depuis l’arrivée du cycle humide qui s’étalerait sur les trente six ans à venir.
Place aux éboulements et glissements de terrains
Ces énormes masses d’eau qui ont copieusement arrosé le sol vont, dans un proche avenir soit dès le retour du beau temps et le soleil, déclencher des glissements de terrains, d’impressionnants éboulements, chutes de rochers, en haute montagne et des coulées de boue, cela du fait du réchauffement de la surface du sol. Un phénoménal mouvement géologique qui a fait des dégâts, l’année passée, immédiatement après la fin des perturbations climatiques, à partir de la fin du moins d’avril suivi du processus de la fonte des neiges. Ces incalculables glissements de terrains ont fait de nombreux dégâts, dont nous citerons à titre d’exemple un quartier complet au village Selloum, relevant de la commune d’Aghbalou, qui a été entrainé sur des dizaines de mètres et plusieurs maisons se sont effondrées, d’autres à moitié englouties. Le même phénomène a frappé au chef-lieu de la commune d’Aghbalou, où trois maisons ont été aussi entrainées. Au niveau du village Ath Yevrahim, dans la commune de M’Chedallah, c’est la moitié d’une haute colline qui s’est déplacée à Aarkov, mettant en danger une dizaine de maisons, dont l’effroyable cratère qui s’est formé n’est plus qu’à environs vingt mètres. Le même mouvement géologique de la même ampleur s’est produit à Ath Illiten, un village de haute montagne dans la commune de Saharidj. Cela sans citer les dégâts causés par les impressionnantes crues d’Assif N’Sahel, dont nous citerons les plus importants, soit un tronçon de 80 mètres, d’une ligne électrique de haute tension emportés au même titre qu’une oliveraie de plusieurs dizaines d’oliviers centenaires qui ont été emportés à Toghza, dans la commune voisine d’Ath Mansour.
Oulaid Soualah

