Hier, au deuxième jour de sa visite dans la wilaya de Béjaïa, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, M. Tahar Hadjar, a ouvert le colloque international sur la confection des dictionnaires monologues amazighs qui se tient au campus d’Aboudaou de l’université Abderrahmane Mira. Lors de son allocution d’ouverture qu’il débutera par un salut en tamazight (Azul), le ministre dira qu’en unifiant tous les dialectes en une seule langue nationale et officielle, le tamazight nécessite des outils pour son développement dont la confection de dictionnaires, thème de cette rencontre internationale. Il annoncera, également, l’érection, à Béjaïa, d’un pôle universitaire dans le domaine agroalimentaire, l’une des principales activités de la région. Tout en faisant part de sa satisfaction devant le joyau universitaire réalisé à Amizour qu’il avait inauguré la veille, il informera l’assistance que son département a donné son accord pour scinder l’université de Béjaïa en deux entités et, pour cela, il dira avoir donné toute la latitude à la famille universitaire de proposer le partage par filières ou par régions. Avant lui, le secrétaire général du haut commissariat à l’amazighité le wali, le recteur et le vice-président de l’APW ont, tour à tour, pris la parole pour faire part de leur satisfaction de voir ce colloque se dérouler à Béjaïa et dont l’organisation démontre l’importance accordée à tamazight depuis sa constitutionnalisation en tant que langue officielle. Le recteur saisira l’occasion pour annoncer l’ouverture prochaine du centre national de recherche en langue amazighe et dira que jusqu’à aujourd’hui, plus de deux mille licenciés en tamazight ont été formés par son université. De leur côté les professeurs Noura Tigziri et Rabah Kahlouche, de l’université de Tizi-Ouzou, ont expliqué les objectifs du colloque. Ils souligneront l’importance des dictionnaires monolingues en nombre et qualité pour faciliter l’enseignement de tamazight et son introduction dans les institutions publiques. Le but principal est d’agiter les problématiques théoriques et méthodologiques liées à la confection de dictionnaires. Faut-il des dictionnaires encyclopédiques ou linguistiques ? Faut-il se baser sur la racine, le radical ou autre ? Justement, le colloque traitera, entre autres, de l’histoire de la lexicographie, du classement des entrées dans les dictionnaires, de la définition lexicographique, du dictionnaire de l’informatique et des projets de réalisation des dictionnaires. En aparté et face à la presse, M. Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, dira qu’il faut laisser le soin aux experts présents à ce colloque de travailler et de sortir avec des recommandations qui favoriseront l’évolution de la langue et que sa transcription n’est pas un problème. Même si le travail se fait actuellement en caractères latins, le recours à d’autres langues, notamment l’arabe, ne fera qu’enrichir tamazight en tant que langue nationale et officielle. Après l’ouverture officielle du colloque, la délégation ministérielle se rendra au campus de Targa Ouzemmour, où M. Tahar Hadjar inaugurera des laboratoires de recherches. Un centre d’innovation et de transfert de technologie, un bloc de laboratoires de recherches et le centre national de recherche en technologie agroalimentaire, «unique en son gendre en Algérie», soulignera le ministre. Celui-ci permettra de consolider la vocation de la wilaya de Béjaïa dans le domaine de l’agroalimentaire. Le ministre achèvera sa visite par une intervention sur les ondes de la radio locale.
A. Gana