L’association A-Rahma d’aide aux personnes atteintes du cancer de Draâ El-Mizan a organisé hier, un séminaire sur le cancer du sein au niveau du lycée Ali Mellah. En plus des autorités locales, du chef de daïra, des représentants de l’association » El Fedjr », de l’association Tagmats de feu Ali Zamoum et des directions de la santé et de la solidarité qui ont délégué leurs représentants, il y eu de nombreuses femmes venues assister à cette rencontre les concernant en premier lieu.
En effet, c’est un programme riche qui a été contacté par les organisateurs. Non seulement, il y a eu des prises de paroles, mais aussi des communications autour du thème choisi et un débat. Tout d’abord, c’était M. Ouazar Mahmoud, en sa qualité de président de ladite association, qui prendra la parole. Après avoir souhaité la bienvenue au public, aux invités, aux représentants des différentes associations et aux médecins, il énumérera les objectifs de l’association qu’il préside. «Le cancer tue. Des milliers de cas sont enregistrés aussi bien à l’échelle nationale que dans notre wilaya.
Notre région n’est pas épargnée. Le nombre de ces malades devient de plus en plus inquiétant. C’est pourquoi nous avons créé cette association le 15 juillet dernier afin de venir en aide aux personnes atteintes de cette maladie et à leurs familles. Mais, au bout de cette courte durée, nous avons pu découvrir la réalité sur le terrain. Nous nous démenons dans tous les sens afin de les soulager. En outre, on sensibilise tout le public sur cette pathologie.
Pour aujourd’hui, nous avons choisi de cerner le problème du cancer du sein. Et nos spécialistes sont là pour développer le thème. Je tiens à les remercier pour leur présence ainsi que les autorités qui nous ont permis d’agir sans contraintes. Si nous avions pu réussir à relever ce défi, c’est grâce aux bénévoles, aux âmes charitables et au concours de nos autorités locales», dira-t-il, tout en revenant sur des chiffres alarmants tel celui de 15 000 nouveaux cas enregistrés chaque année pour la seule wilaya de Tizi-Ouzou. Il lancera un appel en direction des propriétaires des imageries et des laboratoires d’analyses de leur prendre en charge au moins les cas les plus nécessiteux, une fois par mois. M. Ouazar s’attardera, par ailleurs, sur le manque de structures prenant en charge ces malades. «Parfois, avant que le rendez-vous donné le malade meurt.
C’est trop long. Faisons en sorte à ce que ce fardeau soit allégé», entonnera-t-il. De son côté M. Gherbi, en sa qualité d’adjoint au maire, a tenu à réitérer l’engagement de l’APC et de ses membres à soutenir les actions d’A-Rahma dans la mesure de ses moyens. «Nous sommes à vos côtés. Nous apporterons un plus aux actions que vous envisagez et nous sommes prêts à aider cette catégorie de malades selon nos moyens», déclarera-t-il devant l’assistance composée essentiellement de femmes. Appelé à intervenir, M. Idir Oulamara, représentant de la direction de la santé appellera les responsables d’A-Rahma à se rapprocher des services de la santé. «Nos portes sont grandement ouvertes», commencera-t-il son intervention.
Il annoncera que le plan cancer 2015-2019 est lancé d’une part, et que d’autre part, l’Etat algérien consent d’énormes efforts pour soulager cette frange de la société. «Nous vous aiderons pour les campagnes de sensibilisation. Il faudra multiplier celles-ci. Elles sont capitales. Il faudra toucher le maximum de personnes dans les écoles, les universités, sur les lieux du travail et sur les places publiques», proposera-t-il. Et de faire cette remarque: «Ce n’est pas seulement le secteur de la santé qui est concerné mais, ce sont tous les secteurs. On ne doit pas baisser les bras», insistera-t-il. De son côté le représentant de l’action sociale ajoutera que leur direction sera aux côtés de ces associations qui activent sur ce terrain. «Les personnes atteintes de ces maladies sont prioritaires en ce qui concerne la couverture sociale. C’est une instruction du premier ministre. De notre côté nous sommes disponibles à vous venir en aide comme nous le faisons pour l’association El Fedjr», dira-t-il.
Juste après, un film documentaire sur la vie de quatre femmes cancéreuses a été projeté. Cette projection plongera la salle dans un silence complet, d’autant plus que leurs témoignages ont été touchants et émouvants. La deuxième partie a été consacrée aux exposés des médecins et spécialistes venus d’Alger, de Blida et de Tizi-Ouzou. Le premier thème « Cancer du sein, ce qu’il faut savoir » a été développé avec projection sur data show par le professeur M. Aït Ouakli du service de sénologie du CMPC d’Alger. L’intervenant reviendra sur cette épidémiologie, sur ses causes et sur son diagnostic tout en donnant des chiffres qui illustrent cette maladie. Ensuite, c’est le docteur Chebri du service d’onco-radiothérapie du CMPC d’Alger qui donnera une communication sur le traitement du cancer dans toutes ses phases ainsi que des traitements existants sur le marché mondial et national. La troisième intervention était celle du docteur, M. Sakhri, du service d’oncologie médicale de Tizi-Ouzou, dont le thème était « la place de la chimiothérapie dans le traitement du cancer ».
En tout cas, les thèmes retenus ont été si intéressants que le débat engagé au terme de ce séminaire a été riche. Notons, par ailleurs, ce témoignage-vidéo émouvant d’une femme atteinte du cancer du sein après que des psychologues invités pour cette occasion ont été appelés à surtout évoquer ce thème sous l’angle du soutien psychologique. C’est un séminaire qui a abordé sur divers angles ce mal du siècle pour lequel des recherches scientifiques sont engagées par les grandes puissances mondiales en vue de lui trouver des remèdes définitifs. M. Ouzar terminera par dire que d’autres actions sont à venir. «Nous organiserons prochainement une campagne de mammographie à l’aide d’un camion mobile», nous confiera-t-il en marge de cette journée de sensibilisation.
Amar Ouramdane