Les fermetures du siège de la mairie d’Aït Yahia, commune relevant de la daïra d’Aïn El-Hammam, à cinquante kilomètres au Sud-est de Tizi-Ouzou, commencent à prendre de l’ampleur, au grand dam des usagers qui se retrouvent, encore fois, contraints de rebrousser chemin. Après les habitants de Taqa, ce sont ceux du village d’Igoures, dans la même commune, qui sont montés au créneau, hier matin, pour protester contre «l’absence de l’État au niveau de notre village», disent les citoyens qui nous ont abordés devant le siège de l’APC fermé. Les nombreux protestataires se sont massés de bonne heure aux abords de la mairie dont ils avaient verrouillé le portail, dès sept heures du matin, au moyen d’une chaine et d’un cadenas. Venus à notre rencontre, ils nous font part de leurs revendications. Le problème de la jeunesse de ce village reculé semble tenir beaucoup à cœur à la population qui le cite en tête de leurs doléances. Les représentants des villageois parlent de «la Maison de jeunes dont les travaux ont débuté en 2007, sans qu’elle ne soit près de voir le jour malgré nos multiples requêtes», disent-ils. Dans le même registre, le second point soulevé par nos interlocuteurs est l’aire de jeu abandonnée après un début de travaux il y a six mois, alors que les jeunes de cette localité n’ont aucun lieu de loisir où passer leur temps sainement. Quant au problème des sinistrés qui ont perdu leurs habitations en… 1974, et privés actuellement d’extension de leurs habitations construites dans le cadre de leur recasement, personne n’en a cure. Comme un problème ne vient jamais seul, la goûte qui a fait déborder le vase semble «le manque de réaction de l’APC face à la plantation d’arbres par un citoyen, sur l’accotement de la route du village». Lors de notre passage vers 11 heures, les employés de la mairie attendaient, toujours en retrait, une éventuelle ouverture de l’APC alors que le P/APC «est reparti», nous disent les présents. Notons qu’il y a une quinzaine de jours, ce sont les habitants de Taqa qui ont procédé à la fermeture du siège de cette commune. Reçus par le chef de daïra d’Aïn El-Hammam qui leur a promis d’apporter une solution rapide à leurs problèmes, ils ont accepté de libérer les lieux durant l’après-midi du jour même.
A.O.T.