Déjà l’appréhension des épreuves du Bac

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 »Le Bac paraissait encore loin au début de cette nouvelle année, maintenant il approche réellement à grandes enjambées », phrase prononcée, à quelques nuances près, par les candidats à cet examen décisif, dont les épreuves sont prévues du 29 mai au 02 juin 2016. Ce sera, donc, une période de quatre jours pour la plupart des filières, presque comme chaque année. Les services du ministère de tutelle viennent d’annoncer que les programmes sont actuellement à hauteur de 80%, en plus de l’introduction de la carte d’identité biométrique pour déjouer toute tentative de falsification de ce document le jour du Bac. Mais, apparemment, les candidats ne se soucient pratiquement, maintenant, que de la préparation à cet examen.  »Interrogez un candidat au bac au hasard, à Alger, Boumerdès, Tizi-Ouzou ou dans d’autres régions du pays sur leur programme, et il vous répondra qu’il ne l’a point suivi au lycée », dira, avec malice, un professeur d’Anglais dans un lycée de Boudouaou, en signalant le fort taux d’absentéisme qui prévaut encore cette année. D’ailleurs, ajoutera-t-il sur un ton de désolation, «les menaces de sanction édictées au début de ce trimestre par le ministère de tutelle contre les absents n’ont eu aucun effet sur les terminales, lesquels ont su qu’ils sont déjà inscrits officiellement comme candidats, par le biais de l’internet». Ce trimestre tire à sa fin et après les vacances de printemps, ce sera pour ces derniers le moment de peaufiner leurs connaissances et avoir une idée claire sur le degré de leur préparation.  »Je suis parmi les rares à assister aux cours dans mon établissement à Thenia, où les enseignants de différentes matières vont, d’ici peu, terminer les programmes auxquels nous n’avons rien compris », témoignera une candidate au Bac science. Elle s’empressera d’avouer aussi que ses lacunes sont, aussi, loin d’être comblées, tant en physique, qu’en mathématiques ou en sciences naturelles, en dépit de son inscription pour des cours de soutien depuis le début de la rentrée scolaires. Au niveau de ces écoles parallèles payantes, tant prisées actuellement, partout dans le pays, par tous les candidats aux examens, les enseignants ne proposent aux concernés que des exercices, avec corrigés, voire des sujets susceptibles de figurer dans les épreuves. Et donc ils penseraient, à tort, que leurs élèves ont acquis, au préalable, des connaissances théoriques dans leur établissement. Et pourtant, les candidats s’adonnent de plus en plus à ces cours de soutien, en s’inscrivant également aux matières considérées comme secondaires dans leur propre filière, et ce en sacralisant presque cet enseignement informel comme seul moyen pour leur réussite.  »Généralement, il s’agit, chaque fin d’année pour la réalisation d’un tel objectif, de suivre à la lettre les pronostics de leurs enseignants informels, concernant les éventuelles questions relatives aux épreuves du Bac », croit savoir un représentant du syndicat Cnapeste à Boumerdès. Les enseignants attitrés des établissements publics donnent, eux, le plus souvent de meilleurs pronostics. Malheureusement, la plupart de leurs élèves s’absentent toujours y compris lors des épreuves du Bac blanc, qui se dérouleront cette année entre le 08 et le 12 du mai prochain, a-t-on commenté.

Salim Haddou

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