La qualité au rendez-vous

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La deuxième édition de la foire oléicole de Kabylie, dont le coup d’envoi a été donné, hier, par le président de l’assemblée populaire de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Mohamed Klalèche, et le directeur des services agricoles, M. Rachid Rahmani, a rencontré, dès son premier jour, un franc succès vu le nombre important de visiteurs ayant parcouru les stands d’exposition.

Sous le thème «Pour la valorisation de l’huile de Kabylie», à l’initiative de la coopérative agricole polyvalente (CAPTO), en partenariat avec la chambre de l’artisanat et des métiers et celle de l’agriculture et sous l’égide de l’APW, cet événement a regroupé 13 oléiculteurs de différentes localités de la wilaya, entre autres : Sidi Naâmane, Larbâa Nath Irathen, Mâatkas, Ouacif… au niveau de la placette du musée du centre-ville (ex-mairie). Le directeur des services agricoles de la wilaya de Tizi-Ouzou, M. Rachid Rahmani, nous dira «Ce genre de manifestations valorise l’huile d’olive de Kabylie. Ceci dit, il faut que les producteurs s’organisent en coopérative et un travail de sensibilisation est fait par nos services en direction des agriculteurs sur la qualité exigée pour aller vers l’exportation…». Le P/APW, M. Mohamed Klalèche, dira quant à lui : «L’huile d’olive est l’un des symboles de la Kabylie et l’objectif de ce genre de manifestations est de créer des liens sociaux et du vivre ensemble. L’APW de Tizi-Ouzou encourage l’agriculture de montagne car il est plus que nécessaire de préserver cette activité qui a surtout besoin de l’accompagnement des services agricoles, le but étant d’augmenter la quantité et d’améliorer la qualité de la production. Et nous sommes là pour les aider et les accompagner dans leurs projets…». M. Ramdane Ladaouri, président de la commission agriculture, forêt, hydraulique, pêche et tourisme à l’APW, nous dira à son tour : «Cette foire est déjà une réussite, dans la mesure où l’année dernière il n’y avait que 06 participants et ils sont 13 pour cette deuxième édition». Selon M. Ladaouri, l’objectif de ce genre de manifestations est de soutenir la filière oléicole et de l’organiser : «Il faut aller vers la labellisation de l’huile d’olive de Kabylie ce qui lui ouvrira les portes de la commercialisation par le biais d’un travail qui doit passer par l’emballage pour une traçabilité du produit. Ce genre d’événements est aussi une occasion de rapprocher les producteurs de l’acheteur et évacuer tous les intermédiaires. Il permet également de créer une dynamique autour de l’olivier qui aboutira à l’organisation de la filière sous forme d’associations et coopératives», dira-t-il. Sur place, nous avons interpellé des oléiculteurs sur les problèmes qu’ils rencontrent. M. Amar Raib, producteur d’huile d’olive dans la localité de Maâtkas, nous confiera : «Nous vendons notre huile sur tout le territoire national grâce à une clientèle qui nous est fidèle. Chaque année elle s’approvisionne chez nous, mais le bouche à oreille ne suffit pas. Nous avons des difficultés dans la commercialisation ! Le stockage des sacs d’olives est un sérieux problème parce que cela provoque l’acidité de l’huile d’olive. Et ce fort taux d’acidité est pénalisant pour les producteurs. Il faut impérativement que la récolte soit conservée dans des caisses pour permettre l’aération des olives, éviter leur pourrissement et obtenir une meilleur qualité d’huile». M. Raib lance un appel aux autorités concernées pour inclure l’huile d’olive dans le menu des cités universitaires, des cantines scolaires, des structures hospitalière et sécuritaire et autres, pour la survie de cette filière : «Nous écoulons notre marchandise grâce au bouche à oreille et c’est insuffisant. Il faut des circuits organisés, des points de ventes ! Nous demandons une coopérative pour regrouper la production de tous les oléiculteurs de la wilaya, ainsi qu’un laboratoire de contrôle de la qualité de l’huile pour pouvoir prétendre à une labellisation». Selon notre interlocuteur, la meilleur période pour cueillir l’olive s’étend du 15 novembre au 15 janvier : «C’est l’idéal pour une bonne qualité d’huile», insistera-t-il. Un autre oléiculteur, Omar Houali, de Larbâa Nath Irathen, considère quant à lui qu’il n’y a qu’un seul et sérieux problème dans cette profession et c’est la qualité de l’huile d’olive : «Nous n’arrivons pas à avoir un produit de qualité parce que les agriculteurs ne nous font pas parvenir leurs récoltes à temps, à savoir avant 72 heures après la récolte. Et c’est le pourrissement de l’olive qui provoque l’acidité de l’huile et la rend inexportable ! Il faut ramener les olives de couleur vert violet dans les 72 heures pour vendre à grande échelle ou prétendre à l’exportation. Il faut que l’huile soit en dessous de 03,3 et l’extra vierge en dessous de 07. Nous avons relevé ce défit et exportons vers l’Indonésie…». A noter que cette foire oléicole se poursuivra jusqu’au 22 du mois en cours. Alors, avis aux amateurs de l’huile d’olive de haute Kabylie, dont la qualité est reconnue, même au delà de nos frontières nationales.

Taous C

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