Les dernières pluies qui se sont abattues cette semaine sur Béjaïa n’ont pas été sans conséquences pour les routes des villages qui ne se trouvaient pas déjà dans un état reluisant. Des rigoles d’une profondeur dépassant souvent les 50 centimètres ont été creusées par les eaux de ruissellement qui ont aussi parfois arraché de grands morceaux de bitume. En effet, bien avant les dernières précipitations, ces routes, dont pour la plupart, la dernière réfection en tri-couches remonte à plusieurs années, n’étaient pas très carrossables. Les genêts, les ronces et autres lentisques qui ont grignoté bien des centimètres de la côté de la route et qui donnaient une certaine impression de sécurité aux usagers et un certain charme à ces chemins qui serpentaient à travers les flancs de montagne, ont été enlevés d’au moins d’un côté par les pelleteuses du chantier de terrassement des canalisations du gaz de ville. Le cahier des charges des entreprises réalisatrices de ces canalisations ont sans doute prévu la remise en l’état des lieux après la fin des travaux. Cette remise en l’état pour le commun des mortels, c’est remettre le goudron enlevé en place, c’est-à-dire rendre la route comme elle était avant le début des travaux. Mais pour l’entrepreneur qui n’a pas manqué de chanter sur tous les toits qu’il a élargi la route en y enlevant la mauvaise végétation, la remise en l’état consiste pour lui à recouvrir de terre les canalisations qu’il a posées, sans même prendre la peine de tasser un tant soit peu cette terre pour qu’elle résiste aux eaux de ruissellement et que les roues de voitures ne s’y enfoncent pas. Or, avec les dernières pluies, non seulement la terre posée sur les canalisations n’a pas résisté mais elle a été emportée et déversée sur ce qui reste de goudron sur la route. Ce qui rend, ces derniers temps, la circulation sur les routes de villages très pénible et même très risquée surtout dans les virages au-dessus des ravins vertigineux du fait que cette terre étalée sur la route est très glissante quand elle est mouillée.
B. Mouhoub