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L’aviculture en plein essor

L’aviculture est l'une des filières de l'agriculture qui refait surface, avec brio, dans la région de M’Chedellah, et ce, pour plusieurs raisons, à commencer par la facilité d'acquisition des poussins disponibles et celle des aliments, dont les transformateurs accordent des crédits de campagne jusqu'à écoulement de la marchandise.

En effet, depuis un peu plus de deux ans, le secteur de l’aviculture a enregistré une reprise pour le moins spectaculaire, après avoir frôlé la disparition. Un par un, les poulaillers abandonnés depuis plus d’une décennie, la plupart à cause de l’insécurité ont repris du service, soit réactivés par leurs propriétaires, soit pris en location par d’autres agriculteurs spécialisés dans cette filière. Cette fulgurante reprise de l’aviculture est constatée à travers l’ensemble des communes de la daïra de M’Chedallah, où chaque village ou agglomération en compte un ou plusieurs, tant pour l’élevage du poulet de chaire ou des poules pondeuses. Un fait remarquable, cependant, cet essor n’a pas eu une grande incidence sur les prix, avec le poulet sur pied à 250 DA, déplumé à 350 DA et le plateau d’œufs de 250 unités à 300 DA. Renseignement pris, il s’avère que des spéculateurs écument la région et s’emparent de la production pour l’écouler ailleurs au double de son prix d’acquisition, sachant que la marchandise, cédée au gros, connaît un sensible rabais et chacun y trouve son compte : le spéculateur qui en tire un bénéfice substantiel et l’aviculture qui se débarrasse rapidement de la série arrivée à terme pour en enchaîner aussitôt avec une autre et multiplier ainsi son chiffre d’affaires. Le bouc émissaire reste le consommateur local qui voit la production de l’aviculture lui filer sous le nez pour aller ailleurs. Le transport tant du poulet que des œufs, sur des milliers de kilomètres, même durant les périodes chaudes, est devenu fréquent et sans risque d’avarie, grâce au développement fulgurent d’un autre secteur, celui de la chaîne du froid, avec la multiplication des camions frigorifiques, qui ont fait une entrée pour le moins fracassante dans le parc roulant national. Tout cela est combiné à l’absence de toute forme de régulation dans ce créneau livré à la loi de l’offre, der la demande et des enchères qui profitent toujours au plus offrant. La tache noire qui est à signaler, c’est l’absence totale de l’hygiène autour de cette activité notamment dans le traitement des déchets dont on se débarrasse n’importe comment, en l’entreposant en énorme tas puants à proximité des poulaillers implantés, dans la plupart des cas, au milieu de figueraies, d’oliveraies ou des vergers, d’autres s’en débarrassent dans les lits d’Oueds, massacrant les nappes phréatiques, parsemées de forages, dont la plupart servent à l’AEP. L’écoulement du poulet sur pied, localement, n’échappe pas à cette incroyable anarchie avec des revendeurs qui écument les places publiques, les marchés hebdomadaires et les bordures des routes à grandes circulations à proximité des agglomérations. ils ont innové dans cette filière, en installant des machines à déplumer à côté des revendeurs moyennant payement bien sûr, sachant que les clients exigent à ce que le poulet soit égorgé sur place et déplumé. L’aberration est le fait que les plumes, le duvet et le sang sont abandonnés sur place pour former de véritables foyers d’épidémies. Un état de fait qui devrait interpeller les services d’hygiène communaux et ceux de la santé.

Oulaid Soualah

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