La capitale des Hammadites vibrera, durant six jours soit du 18 au 23 mars 2016, au rythme des chants patriotiques qu’animeront 20 troupes venues de 18 wilayas, lors de la dixième édition du Festival national qu’organise la direction de la jeunesse et des sports de la wilaya de Béjaïa sous le haut patronage du ministre de la Jeunesse et des sports avec l’honorable collaboration du wali de Béjaïa.
Alors que les délégations sont arrivées hier, les festivités vont commencer, dans la matinée d’aujourd’hui, par un rassemblement des troupes participantes à la place du 1er novembre où aura lieu la première chorale. Le cortège qui sera formé s’ébranlera vers le théâtre régional de la ville de Béjaïa où sera dévoilé le programme des festivités. C’est à 10h qu’aura lieu l’ouverture officielle de ces festivités. Dans la même journée et vers 13h30, les jeunots seront emmenés à Ouzellaguen pour visiter le musée d’Ifri où avait eu lieu la tenue du Congrès de la Soummam. Les jeunes entendront les témoignages des moudjahidine sur la période charnière de la guerre de libération nationale. Ce festival, devenu légendaire dans la wilaya de Béjaïa, revêt une importance capitale, ce que nous expliquera Lemnouar Boubekeur, chef de service jeunesse à la DJS de Béjaïa et membre d’organisation. «Ce festival qu’organise la wilaya de Béjaïa pour la 10e fois est devenu traditionnel et le choix n’est pas fortuit du fait que Béjaïa a une histoire millénaire qui lui confère un statut de capitale culturelle, historique, scientifique et touristique de notre pays. 18 wilayas prendront part à cette édition. Il s’agit de Béjaïa, Sétif, Jijel, Tizi-Ouzou, Skikda, Oum El-Bouaghi, Mascara, Médéa, Tiaret, Relizane, Mostaganem, Ghardaïa, Tamanrasset, Adrar, Illizi, Tindouf, Chlef et Laghouat. Chaque wilaya participe avec une troupe, exceptionnellement Béjaïa qui engage deux troupes, l’une en tant que wilaya organisatrice du festival et l’autre en étant classée première au Festival régional de Médéa. La wilaya de Laghouat participe aussi avec deux troupes du fait qu’elle a décroché la première place à la neuvième édition qui s’était déroulée l’année passée et qu’elle s’est qualifiée aussi lors du Festival régional de Médéa. Pour participer au Festival national, il faut d’abord participer à la sélection régionale. Sont exemptes de cette condition les wilayas du Sud. Les festivals régionaux sont organisés à Sidi Bel-Abbes pour les wilayas de l’Ouest, Médéa pour les wilayas du centre et Batna pour les wilayas de l’Est», a fait savoir notre interlocuteur. Et il s’est penché sur l’enjeu de l’organisation de cette édition pour Béjaïa et pour les 420 jeunes qui y participent. «C’est une aubaine de choisir les meilleures chorales à l’échelle nationale. Les jeunes, par le biais de ces activités, auront le loisir de visiter les sites historiques de notre wilaya. Une wilaya connue pour son tourisme mais aussi qui possède une histoire millénaire avec un passé glorieux», soulignera-t-il. Nous avons consulté aussi un membre de la famille révolutionnaire, M. Saïd Amrouche en l’occurrence, responsable du bureau régionale de Béjaïa de l’organisation nationale des enfants de Chouhada, qui nous donnera ses impressions. «Ce festival aura le mérite de faire connaître à la génération actuelle le sacrifice de leurs ainées qui ont mis fin aux 132 années d’occupation de notre pays par le colonialisme français, qui a pillé nos richesses et maltraité notre peuple. Il a plié bagage au prix d’une guerre qui a laissé 1,5 million de chahid, des veuves et des orphelins. C’est un moyen de céder le flambeau à notre jeunesse en lui incrustant la fibre patriotique qui lui permettrait de défendre jalousement son pays contre tous les dangers», a-t-il dit. Pour ceux qui ne connaissent pas encore Béjaïa, nous donnerons d’elle un petit aperçu. Béjaïa est sans conteste une ville d’art, d’histoire et de culture. De par ses nombreux vestiges historiques qui ont fait d’elle un grand musée, c’est une ville du présent, fascinante, harmonieuse au rayonnement sans égal. Inspirée, raffinée, elle conjugue l’élégance et sait rester simple sur le bord de la méditerranée. Cette ville antique a pu résister aux guerres, aux forces de la nature et aux effets du temps. Détruite partiellement, ce qui en reste donne une idée des moyens mis en œuvre par ces concepteurs qui l’ont conçue dans le temps pour assouvir leur amour immodéré de l’art et du savoir. L’illustre Ibn Khaldoun est passé par là ! Fière et orgueilleuse, elle dévoile avec brio une histoire riche et variée qu’aucune région du pays n’en possède et s’illustre par ses somptueux espaces de villégiature, de détente et de loisirs. Elle s’impose aujourd’hui comme un univers de communion, d’échange et de convivialité à l’image de ce festival. Elle sait parer de ses plus beaux atours à ceux qui la visitent et qui en gardent d’elle une réelle admiration et de beaux souvenirs. La majorité des pays de la méditerranée l’ont occupée ou fréquentée et certains ont laissé même des traces en lui changeant de nom. Les romains l’appelaient ‘Salde’, les Phiniciens ‘Vaga’, les Arabes ‘Béjaïa’, les Français ‘Bougie’, les Berbéres ‘Vgayet’, les Hammadites ‘Nacéria’, les Espagols ‘Bougiasà’, etc. Cette merveilleuse ville a su garder intacte une identité forte de plus de 2000 ans, dont chaque siècle a laissé son emprunte sans pour autant dénaturer le passé.
L. Beddar