Un terroriste kamikaze abattu à Maâtkas

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Un carnage a été évité de justesse par les éléments de la sûreté urbaine de la daïra de Mâatkas, dans la nuit de mercredi à jeudi derniers aux environs de 23 heures.

En effet et selon des sources dignes de foi, les éléments de la sûreté urbaine de Maâtkas, sise au chef-lieu communal, à 25 kilomètres au Sud de la ville de Tizi-Ouzou, ont éliminé un kamikaze qui voulait entrer dans l’enceinte de la sûreté et qui s’apprêtait à actionner son ceinturon bourré d’explosifs. Après le refus d’obtempérer, les éléments de la sûreté ont vite réagi avec des tirs nourris, ce qui a mis hors d’état de nuire le kamikaze.

Sur la dépouille du terroriste, il a été trouvé une ceinture bourré d’explosifs, une arme de type kalachnikov, une grenade, une paire de jumelles et une quantité de munitions, ce qui a été confirmé par le communiqué du ministère de la Défense nationale, dont voici le texte intégral : «Dans le cadre de la lutte antiterroriste et grâce à l’exploitation d’informations présentées par des citoyens, un détachement de l’ANP, en coordination avec les éléments de la sûreté nationale, a abattu, le 23 mars 2016 à 23h00, un terroriste à Tizi-Ouzou/1ère RM.

Cette opération a permis de récupérer un pistolet mitrailleur de type kalachnikov, une grenade, une ceinture explosive, une paire de jumelles et une quantité de munitions». La sûreté de wilaya de Tizi-Ouzou a indiqué quant à elle, dans un communiqué rendu public que «dans le cadre de la lutte antiterroriste, un terroriste kamikaze a été mis hors d’état de nuire, dans la nuit du 23 au 24 mars, après une chasse à l’homme et un lot de munitions a été récupéré». La sûreté de wilaya précise, en outre, que «cette opération a été rendue possible grâce à la contribution des citoyens des différents villages de Maâtkas et leur engagement héroïque aux côtés des forces de sécurité».

La vigilance des policiers a, sans nul doute, permis d’éviter un grand et sanglant carnage. Signalons que tout de suite après, toute la région a été quadrillée par les éléments de l’ANP à la recherche d’autres terroristes. Rappelons que depuis plus d’un mois, la région allant de Maâtkas jusqu’à Béni Douala, en passant par Mechtras, Tizi n Tléta et Ouadhias, a été le théâtre de plusieurs ratissages qui ont abouti par la destruction de plusieurs casemates.

Le spectre du milieu des années 2000 dans les esprits

La population de la daïra de Maâtkas ainsi que celle des communes voisines se doutaient que quelque chose ne tournait pas rond et que quelque chose se préparait, d’autant plus que depuis plus d’un mois, les soldats de l’ANP ne cessaient de passer toute la région au peigne fin. La suspicion et le doute s’installaient dans les esprits, mais personne ne se doutait qu’un attentat kamikaze se préparait et allait être perpétré dans la nuit du 23 mars 2016, aux environ de 23 heures.

Un témoin oculaire qui venait justement de rentrer chez lui à ce moment-là nous racontera : «En entrant au chef-lieu de Maâtkas vers 23 heures, j’ai su que quelque chose s’est passé ou se passera dans les minutes suivantes. Des policiers en position de tir, des soldats de l’ANP aussi et à chaque endroit. J’ai paniqué et j’ai mis la 4e vitesse pour traverser le chef-lieu à toute allure. J’ai eu beaucoup de chance, car les policiers et les gendarmes connaissent ma voiture, autrement ils auraient tiré sur moi».

Il faut dire aussi que les mauvaises conditions climatiques qui ont sévi durant cette nuit de pluie et de tonnerre a fait que beaucoup de citoyens n’ont rien entendu. Le lendemain matin (jeudi), au niveau du café maure juste avant le célibatorium, les gens n’en revenaient pas encore mais ils continuaient de jouer au domino et aux cartes et d’autres vaquaient à leur préoccupations quotidiennes. «Nous sommes inquiets. Nous ne voulons pas revivre les années de sang du milieu des années 2000. Notre région a été endeuillée par plusieurs attentats même suicidaires. Beaucoup de gens de Maâtkas ont été tués et beaucoup d’autres kidnappés. Nous sommes inquiets certes, mais nous n’avons pas peur», dira un jeune dépassant la quarantaine.

Maâtkas a payé un lourd tribut lors de la décennie noire

À Maâtkas, une daïra comprenant deux communes, à savoir Souk El-Tenine et Souk El-Khemis, le prix payé lors de la sanglante décennie noire était très lourd. La région avait connu un climat de terreur intenable. Dès le début de la décennie noire, les hordes terroristes ont tué six (6) ouvriers de la Cotitex de Draâ Ben Khedda, en rentrant chez eux après une journée de travail.

Tous originaires de la daïra de Maâtkas, ces derniers ont été froidement assassinés par les hordes terroristes avant d’être brulés au niveau du village de Tizi Lilane à Maâtkas. Au milieu des années 2000, un policier et un gendarme ont été assassinés en plein jour à Souk El-Tenine. En 2007, le celibatoriun de la daïra de Maâtkas a été la cible d’un attentat kamikaze. À Ighil Oumenchar, sept policiers communaux, tous originaires de Maâtkas, assurant la protection des chantiers Lavalin, ont été lâchement assassinés.

Au village El Vir, relevant de la commune de Maâtkas, des terroristes ont abattu, de nuit, trois villageois. La liste des attentats est malheureusement très longue. Cela sans parler des dizaines de personnes kidnappées, ce qui a valu à la région d’être qualifiée de capitale du kidnapping. La paisible population de la daïra de Maâtkas commence à oublier les affres de l’insécurité et du terrorisme et espère que ce cas du kamikaze est juste un cas isolé.

H. T.

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