Entre regrets et respect de la décision souveraine

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Le Front des forces socialistes ne participera pas aux sénatoriales partielles prévues pour le 23 février prochain. C’est ce qui a été indiqué dans un communiqué rendu public hier par le secrétariat national du parti de Hocine Aït Ahmed.Le FFS qui détient la majorité des sièges aux municipales vient ainsi couper court aux supputations ayant animé la scène politique locale en Kabylie sur les chances des uns et des autres à remporter ces sénatoriales. Sa non-participation cache mal l’inconfortable position dans laquelle se trouve ce parti depuis la proclamation des résultats des municipales partielles du 24 novembre dernier.La volte-face du plus vieux parti de l’opposition renseigne sur le malaise qui mine cette formation à tel point que la présentation des candidats qui feront consensus parmi ses élus était devenue impossible. Ce qui est devenu ainsi un secret de polichinelle est couvert par des raisons purement politiques mis en avant par le FFS qui s’interroge sur l’intérêt du renouvellement partiel du sénat à quelques mois de la fin de mandat.L’argumentaire du FFS qui est proche de celui émis au lendemain de l’annonce de la dissolution des assemblées élues de la Kabylie, avant qu’il ne décide de prendre part aux élections qui s’en sont suivies, saura-t-il convaincre ses élus, dont certains d’entre-eux se sont déjà donné le mot d’ordre en vue de porter leur choix sur le candidat d’un autre parti politique non moins représentatif en Kabylie depuis les dernières municipales ?Ainsi, même si le FFS a lancé un appel à ses élus locaux des wilayas de Tizi Ouzou et de Béjaïa, concernées par le renouvellement partiel du sénat à «boycotter cette énième mascarade électorale et institutionnelle», la consigne aura du mal à se faire valoir parmi ses élus, notamment de Tizi Ouzou, où la déception est plus perceptible. Il faut signaler que le FFS a obtenu 203 sièges lors des élections partielles locales du 24 novembre dernier, suivi du RCD avec 150 élus, mais reste muet sur la question des sénatoriales.Les autres partis ayant obtenu des sièges aux assemblées locales de Kabylie ont tenu à réagir à la décision du FFS en l’interprétant différemment. Pour le RND, qui a désigné ses deux candidats lors des primaires tenues le 26 janvier dernier, «le FFS est souverain pour prendre la décision qui lui sied» et que cela n’affecte en rien la position de principe du parti d’Ahmed Ouyahia. Le chargé de communication de ce parti au bureau de Tizi Ouzou, a tenu à réaffirmer sa participation aux sénatoriales. M. Belgacem avance le principe de son parti à «ne rejeter et à ne boycotter aucune échéance électorale pour préserver la stabilité et assurer la continuité et le bon fonctionnement des institutions de la République». Le RND avec ses 78 élus locaux, sera représenté à ces élections par Slacel Amokrane, ayant conduit la liste du parti à l’APW de Tizi Ouzou lors des municipales précédentes, et Belhadj Ahmed, secrétaire général à la commune de Tizi Rached. Les déclarations de candidature des candidats du RND ont été déposées hier à la DRAG de Tizi Ouzou, ajoute notre interlocuteur. Slimane Kerrouche, candidat potentiel du FLN pour ces sénatoriales a, quant à lui, regretté la position du FFS. M. Kerrouche estime que le parti d’Aït Ahmed qui possède une vraie représentation sur la scène locale est appelé à se confirmer sur l’échiquier politique national. «Ce parti qui a ramené un plus au niveau local en 2002 et en 2005 devrait participer aux sénatoriales pour confirmer sa présence sur la scène nationale», dira encore l’élu FLN à l’APW de Tizi Ouzou. Pour notre interlocuteur, «Quoique nous respections la décision prise par la direction nationale de ce parti, je dirais que le boycott n’est pas une décision sage, car nous avions espéré que le FFS nous accompagne pour donner une autre image de notre région et pour que son implication dans les différentes institutions élues du pays soit directe et porteuse de débats contradictoires». Le FLN est présent avec 136 sièges.Le Parti des travailleurs qui n’a obtenu que 15 sièges le 24 novembre dernier estime qu’il n’a aucun commentaire à faire sur la position du FFS. Le PT qui ne cesse de réclamer «une assemblée constituante capable de rédiger une nouvelle constitution», n’écarte pas pour autant son implication aux élections sénatoriales. Cette éventualité est mise en avant par le député Tazibt qui dira que son parti n’exclut pas de donner consigne de vote au cas où il serait «sollicité par une formation qui présentera un texte politique proche du notre»

M.A.T.

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