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À propos des imposantes statues des officiers de la région

Une série de statues érigées en hommage aux honorables officiers de la région jalonne son territoire à partir de Tadmaït, où s’impose la silhouette de Krim Belkacem, parfaitement réalisée et qui salue de sa main la venue pour tout visiteur. C’est, en fait, la réplique des salutations adressées aux nombreux journalistes venus couvrir l’événement de la signature des accords d’Évian le 19 mars 1962. La série se termine par l’effigie du colonel Si Mouhand Oulhadj, les armes à la main. Entre ces deux statues se succèdent une huitaine d’autres aussi imposantes que les deux premières citées, à l’image d’Ali Benour, Abbane Ramdane, Aissat Idir, Slimane Dehiles et autres, au milieu desquelles s’élève l’héroïne Fadma n Soummer. Ces hommages appuyés rendus aux libérateurs du pays ont été l’œuvre du wali sortant, M. Abdelkader Bouazgui, qui a, par ailleurs, grandement fait bénéficier la région de grands programmes socio-économiques largement visibles à l’œil nu. Il reste à prolonger cet hommage en nommant chaque carrefour contenant une statue du nom de l’officier représenté. Ainsi nommés, les carrefours deviendront des lieux dits et des indications qui serviront de repères aux citoyens. Mais qu’elle n’a pas été notre surprise d’apprendre qu’un commis de l’État a imprudemment qualifié ces statues de «asnam» devant lesquels viennent se «prosterner» des citoyens au motif que les statues sont prohibées dans la religion musulmane. Que vient faire la religion musulmane la dedans ? Nous nous posons la question de savoir alors pourquoi ce personnage n’a eu rien à dire durant cinquante quatre ans à propos de l’immense statue de l’émir Abdelkader, érigée en plein centre d’Alger depuis 1962 ? Il y a là deux poids et deux mesures. Ne sommes-nous pas hélas en face d’une offense gratuite qui cache mal des intentions velléitaires et malveillantes à l’égard de notre région et de nos héros de la guerre de libération nationale ?Ce commis de l’État sait-il au moins qu’ils sont nombreux d’autres officiers de la région à avoir dirigé d’autres wilayas combattantes, à l’exemple de Si Salah Zamoum et Ouamrane ? C’est tout simplement un cas d’irresponsabilité de gaucherie et d’échappée de l’esprit que nous ne pouvons laisser passer sans y intervenir ne fût-ce à travers une chronique journalistique. Administrer des citoyens plutôt que de les offusquer suppose un savoir faire, des compétences, une hauteur de vue et une noblesse pour une telle mission. Que diront-ils alors, lui et ceux qui sont comme lui, à propos de la très prochaine installation de la statue du grand Agellid (roi) Massinissa qui sera incessamment élevée sur la place à l’entrée du célèbre tunnel des facultés à Alger-même et à l’initiative du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) ?

Abdennour Abdesselam

(kocilnour@yahoo.fr)

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