Célébration dans l’intimité

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Pour ce cinquante-neuvième anniversaire de la mort du héros de la révolution, le chahid colonel Ali Mellah qui fut le premier chef de la wilaya VI historique à sa création au congrès de la Soummam, le 20 août 1956, cette célébration fut simple, émouvante d’autant plus qu’elle s’était déroulée dans une intimité totale, en ce sens qu’elle n’avait rassemblé que les enfants de la daïra de Tizi-Gheniff. En effet, c’est au jeune bureau local de l’association nationale de la jeunesse instruite, présidée par maître Mourad Bacha, qu’était revenu l’honneur de la préparation de cet évènement, avec la collaboration de l’assemblée populaire de M’Kira, l’organisation nationale des moudjahidine, la fédération des fils et filles de chouhada et du CSA Olympique de M’Kira, qui s’en est finalement sorti avec brio. Au demeurant, le programme prévu pour cette célébration a été suivi à la lettre avec, en premier lieu, le rassemblement des invités et des autres participants, dès huit heures, devant le siège de l’APC de M’Kira avant le départ sur Tizi-Gheniff, où fut déposée une gerbe de fleurs au pied de la stèle érigée au niveau du mémorial dédié au chahid le colonel Ali Mellah avec la lecture de la Fatiha du Saint Coran. Une seconde couronne de fleurs sera déposée ensuite, au retour du cortège, devant le carré des martyrs de Tighilt Bougueni, chef-lieu de commune de M’Kira. C’est ensuite au collège d’enseignement moyen «base 4» choisi pour abriter ce rendez-vous et où attendaient des dizaines d’enfants que tout le monde se retrouva. Ainsi, le drapeau national fut hissé au haut du mât par un petit garçon et une petite fille alors que résonnait l’hymne nationale puis s’ensuit une minute de silence à la mémoire de tous les martyrs de la révolution. Après ce cérémonial, c’est dans la grande salle du réfectoire dudit établissement d’enseignement moyen que prirent place les participants venus de tous les villages de M’Kira et de Tizi-Gheniff. «Je tiens tout d’abord à vous souhaiter à tous la bienvenue à cette célébration, tout en remerciant l’APC de M’Kira, la daïra de Tizi-Gheniff, l’ONM, la Fédération des enfants de chouhada et le CSA, O M’Kira pour leurs précieuses collaborations à cet évènement», déclarera maître Mourad Bacha, président du bureau local de l’association nationale de la jeunesse instruite, avant de céder la parole à M. Amar Akrour, P/APC de M’Kira, qui n’hésitera pas à féliciter tous les jeunes qui ont contribué non seulement à la préparation de ce 59e anniversaire de la mort de l’un des héros de la révolution, natif de la commune, mais également pour leur sens de l’organisation d’un tel évènement, tout en réitérant l’entière disponibilité de l’APC à aider les bonnes initiatives. Le premier qui avait vécu toute la révolution de plus près parlera des sacrifices de tous les villages de M’Kira qui sera déclaré comme une zone interdite avant que la majorité sera détruite, alors qu’à lui seul, ce douar ne comptera pas moins de mille cinq cent (1500) martyrs. La parole sera ensuite donnée au secrétaire général de la daïra de Tizi-Gheniff puis au chef de la Kasma de l’organisation nationale des moudjahidine ainsi qu’au secrétaire général de la fédération des fils et des filles de chouhada qui, tous, rendront un vibrant hommage non seulement au chahid le colonel Ali Mellah dit «Si Chérif», mais également à tous les martyrs de la révolution. Viendra ensuite le tour du fils unique du chahid le colonel Ali Mellah, en l’occurrence Hadj Amar N’Ali Mellah, qui tiendra tout d’abord à remercier tous les jeunes de M’Kira qui ont organisé cette commémoration avant de parler de son défunt père, tout en soulignant que bien d’autres chouhada avaient fait autant que lui sinon plus. «Je suis sûr qu’il existe beaucoup de moudjahidine et de martyrs qui ont fait pour l’Algérie autant que le chahid Ali Mellah, sinon plus et je suis vraiment heureux que cette commémoration le soit également pour tous les martyrs de la glorieuse révolution à travers l’hommage rendu au chahid Ali Mellah», dira tout d’abord Hadj Amar avant de retracer l’enfance de son géniteur. «Puisque nous sommes aujourd’hui réunis en famille, ce que je connais d’Ali Mellah vous le connaissiez déjà et pour certains, les vieux et les vieilles qui l’avaient côtoyés, le connaissent mieux que moi qui ne garde que quelques rares souvenirs. Donc, mon défunt grand-père qui était un imam mais beaucoup plus un spécialiste de confection d’amulettes pour les vieilles (pour détendre l’atmosphère et également pour rendre hommage aux vieilles présentes dans la salle et qui répondirent par des youyous), apprendra dès son jeune âge la lecture et l’écriture de l’arabe ainsi que le Coran à son fils et à son adolescence, pour parfaire son instruction, il l’envoya à la zaouïa de Sidi Ali Bounab où il devait apprendre d’autres matières mais également le français qui était enseignait, le soir, par un nationaliste, selon les témoignages que j’avais récolté auprès de ses camarades. Donc, Ali Mellah était un bilingue», dira-t-il. Puis El Hadj Amar Mellah retracera le parcours du colonel à partir de 1947 jusqu’à sa mort, en passant par le déclenchement de la révolution aux côtés de Krim Belkacem, Amar Ouamrane, les frères Zamoum, entre autres, alors qu’il avait dirigé les premières opérations à Azazga jusqu’à sa mort le 31 mars 1957 du côté de Ksar El Bokhari. Par ailleurs, après les prises de paroles et le débat qui s’en est suivi, des cadeaux ont été remis aux meilleurs élèves des établissements scolaires de la commune, avant le déjeuner qui sera servi au sein de ce collège. Dans l’après-midi, au stade communal de Tizi-Gheniff, les vétérans de l’Olympique de M’Kira et ceux de l’Olympique de Tizi-Gheniff s’étaient donnés la réplique devant un nombreux public et la confrontation s’est terminée sur le score de trois buts partout. Des médailles ont été remises à tous les joueurs. «C’est l’une des meilleures commémorations que je viens de vivre et tout l’honneur revient à ces jeunes de l’association nationale de la jeunesse instruite de M’Kira dont la majorité comme on vient de les voir, malgré qu’ils soient encadrés par des universitaires de haut niveau, ne sont que des lycéens et de jeunes étudiants et je suis heureux qu’ils pensent déjà à l’organisation, dès maintenant, du soixante et unième anniversaire à la dimension du grand homme qui est un héros national, tout en leur concédant ce caprice de ce cinquante neuvième anniversaire qu’ils ont voulu célébré dans la plus grande simplicité afin de se réapproprier pour une fois, leur héro, l’enfant de toute l’Algérie mais qui demeurera avant tout, l’enfant de M’Kira», nous déclare M. Rabah Lekehal, fils de chahid et président du comité du village Ihattalène, relevant de la commune de Tizi-Gheniff.

Essaid Mouas

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