Agwmad, un espace, jadis, réservé au pâturage où tous les villageois d’Aït Ouatas et de Menia, dans la commune d’Imsouhal, conduisaient par groupes, à l’entrée de l’été leurs troupeaux pour brouter de l’herbe verte, mais tout en broutant avec ces animaux de la morcelle (Tuzdla), l’oseille (Tasmumt), zid almum, ainsi que d’autres herbes non toxiques et bonnes pour la santé que les bergers, en fin connaisseurs, mangeaient pour remplir leurs ventres vides en se partageant entre eux leurs parts de galette accompagnés de quelques figues sèches qu’ils ingurgitaient avec du petit lait ou du lait caillé pour en faire leurs repas. «C’était la belle époque, où tous les gens étaient solidaires, les uns des autres, malgré la faim», commentait, nostalgiquement, un septuagénaire en regardant amèrement les flammes qui dévoraient ce champ, dont il avait passé la moitié de sa vie avant d’émigrer en France vers les années 70. Mais ce ne sont pas ces flammes qui le dérangeaient, c’étaient «tous ces maquis qui pénètrent à même l’intérieur des maisons», regrettera-t-il. Au fait, vers les années 80-90, la terre ne faisait plus vivre et la plupart des villageois abandonnèrent le travail de la terre pour d’autres jobs plus rentables et moins pénibles, et ce, pour mieux subvenir aux besoins de leurs familles. Et depuis, cette immensité d’environ 05 hectares est devenue une véritable jungle cousue de maquis, où sangliers, chacals et autres prédateurs de tout bord y trouvèrent refuge et nourriture. Mercredi passé aux environs de 16 heures, près d’un hectare de cette brousse touffue dans son ensemble par les maquis, les genêts, les fougères au milieu desquels des frênes, notamment, des chênes, de l’ormeau, des merisiers pointaient leurs têtes vers le ciel, craquant sous la chaleur du feu avant de tomber par terre. Par ailleurs, d’autres espèces d’arbres fruitiers épars par-ci par-là comme les figuiers, les cerisiers mais surtout des vignes grimpantes étaient la proie des flammes. Cependant, nous avons remarqué ces derniers temps, un regain d’intérêt au travail de la terre chez bon nombre de campagnards, notamment en matière d’élevage d’animaux domestiques. Selon des témoignages concordants, l’incendie aurait été provoqué par un berger qui voulait faire renaître ce pâturage, mais malheureusement, il ne s’attendait pas, d’ailleurs comme tous les autres, à ce que le feu allait prendre une telle dimension, notamment en ce mois de mars après les dernières intempéries où l’herbe verte n’était pas encore séchée. «Cela relève de l’imaginable», diront certains, contrairement à d’autres qui trouvèrent vite une explication à ce phénomène qui n’était, d’ailleurs, pas nouveau, en déclarant : «Des branchages, des fougères et autres plants secs, tombés depuis des années et abandonnés au soleil, brulaient comme du gaz et que les fortes rafales de vent qui soufflaient dans la région n’étaient pas du reste à l’écart de l’ampleur de l’incident. C’est elles qui avaient ravivé les flammes en les poussant à couvrir une telle surface en quelques minutes seulement, avant d’être stoppée par les pompiers de Aïn El Hammam au bord du CCN°07 qui furent alertés aux environs de 20 heures par le propriétaire d’une habitation située juste à la traversée de ce chemin». Ensuite, les soldats du feu se sont dispersés au bas de la route pour éteindre les derniers foyers restants et ils ne sont repartis que vers 21h30. D’autres parts, le propriétaire de l’habitation en question n’a pas perdu son sang froid, car avant d’appeler les pompiers, il avait disjoncté son compteur d’électricité dont les câbles étaient passés presque à ras de terre, car si ces derniers venaient à se dénuder, on ne saurait quelles conséquences ils pouvaient engendrer. Par conséquent, les vents violents de ce mercredi ont arraché des rameaux et des branches d’arbres sur le CCN°7, notamment au lieu dit «M’hava», et d’autres rameaux et arbres cassés sont sur le point de se détacher de leurs structures, menaçant la vie des automobilistes et autres piétons empruntant cet axe routier. À cet effet, les responsables de l’APC d’Iferhounène sont appelés à prendre toutes les précautions qui s’imposent, afin d’éviter un quelconque accident, comme nous tenons aussi à interpeller les autres responsables des autres communes à vérifier l’état des arbres et falaises se trouvant sur les axes routiers, et ce, dans le but de prémunir leurs concitoyens d’un éventuel accident. Outres ces incidents, heureusement sans gravité le vent a arraché les toitures de quelques habitations, dont celle de la cité des 20 logements, sise en face du commissariat de police d’Iferhounène, dont les fenêtres étaient restées ouvertes, avons-nous constatés.
A.M.
