Réalisé au début des années 2000, seize ans après, ce mémorial portant le nom du colonel Ali Mellah à qui un hommage a été rendu, jeudi dernier, à l'occasion de la commémoration du 59° anniversaire de sa mort qui eut lieu le 31 mars 1957, est toujours sans statut.
«Nous avons tout fait pour le classer, en vain. S’il avait un statut comme par exemple le musée régional de M’Douha, il serait pris en charge comme il se doit. Aujourd’hui, vous voyez son état. Il se dégrade de jour en jour», nous dira une personne chargée de son gardiennage. Dans une virée sur les lieux, il nous a été donné de relever que la stèle sur laquelle sont gravés les noms de tous les martyrs des deux communes (M’Kira et Tizi-Gheniff) avait perdu ses couleurs alors que les noms sont à peine lisibles. Parce que, ajoutera notre interlocuteur, elle n’a jamais subi aucun lifting depuis près de quinze ans. Continuant notre visite guidée, nous découvrons que même les alentours ne sont pas nettoyés. Ce mémorial comprend, par ailleurs, un musée où sont exposés non seulement des objets ayant appartenu à la guerre de libération nationale, mais aussi des portraits de chahids, des coupures de journaux et autres témoignages écrits à la main par les martyrs, notamment les responsables de l’époque. Malheureusement, en l’absence d’une femme de ménage, la poussière les recouvre entièrement. «J’essaie d’entretenir le lieu mais je ne peux pas le faire seul», nous confiera notre guide qui garde l’anonymat. Alors que plus de six mille ouvrages dont une grande partie était entreposée à terre attendent leur classement dans la bibliothèque. Cette dernière se trouve à quelques mètres de la salle où sont gardés ces ouvrages dont l’importance n’est pas à démontrer. Certains d’entre eux sont un trésor. «Si et seulement si une porte était placée entre la bibliothèque et la salle de lecture, tous les livres seront répertoriés et seront classés par thème et par discipline», proposera notre guide. Justement, le jour de notre arrivée sur les lieux, il y avait déjà des groupes d’élèves qui préparaient leurs examens dans la salle de lecture. Pour le moment, ce mémorial n’est géré que par quatre gardiens dont deux d’entre eux sont sous contrat de travail à durée déterminée. En plus de cela, il faudrait peut être que les responsables des organisations des moudjahidines pensent au moyen d’exploiter au mieux ce mémorial en vue de créer par exemple, une chorale ou une troupe théâtrale et lui donner une autonomie pour mieux organiser la célébration des fêtes nationales à ce niveau sans recourir à d’autres organismes. «Si on nous donnait les moyens, nous ferons de ce mémorial un endroit de rayonnement culturel et historique», conclura notre guide.
Amar Ouramdane

