À quand la mise en service de la zone d'activité de Bouni ?

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À l’instar des communes situées en zones montagneuses où le sol est accidenté la commune d’Ighil Ali enregistre l’un des taux de chômage les plus élevés au niveau de la wilaya de Béjaïa. Trouver un emploi stable et permanent relève presque de l’onirique dans ces contrées, où les usines brillent par leur absence à cause de la nature des terrains au relief plein d’aspérité. Mis à part l’administration locale (APC, Daïra,…), laquelle a absorbé surtout beaucoup de jeunes diplômés, les autres secteurs, comme l’industrie, l’agriculture,… n’ont pas droit de cité. La plupart des jeunes, ici, exercent des emplois précaires pour ne pas rester à ne rien faire. Parmi ces métiers « en vogue », on y trouve: receveur dans les transports en commun, manœuvre ou aide-maçon, volailler, marchand de primeur, etc. Il n’y a pas vraiment de débouchées dans cette commune rurale et montagneuse. Les jeunes en âge de travailler savent pertinemment que pour gagner correctement leur vie, il faudra qu’ils quittent la municipalité pour aller travailler dans une grande ville ou dans le grand sud. « Il n’y a rien ici dans notre village. Les jeunes ne travaillent pas, car il n’y a ni usines ni zone d’activité. » regrette un père de famille de cette localité qui a trois garçons « qui bricolent de temps en temps », selon ses dires. Le constat est affligeant dans cette contrée, où les jeunes frais émoulus, notamment, viennent grossir les rangs des chômeurs une fois le diplôme en main. Les horizons sont bouchés et la perspective de trouver un emploi digne se rétrécit comme une peau de chagrin. Dans les villages isolés, comme El Kelaâ, Tabouaânant, Zina, Ath Seraj, Tazla, Mouka pour en citer que ceux-là le constat y est plus alarmant avec des dizaines de jeunes qui se trouvent happés par ce mal qu’est le chômage. Néanmoins, il faut reconnaître qu’il y a tout un espoir avec l’agriculture des montagnes, où un bon nombre de jeunes ambitieux ont su et pu tirer leur épingle du jeu en investissant carrément dans plusieurs filières relevant de l’agriculture de montagnes, à l’instar de l’apiculture, l’aviculture, l’arboriculture, l’élevage des ovins et des bovins,… lesquelles donnent des résultats inespérés. Faut-il que nos jeunes regardent un peu autour d’eux pour voir qu’il existe dans la montagne escarpée des opportunités insoupçonnées qu’il faudra exploiter intelligemment! Sur un autre registre, il est à déplorer, dans la foulée, ce projet qui traîne depuis maintenant près de 30 ans, et qui a trait à l’implantation d’une zone d’activité à Bouni (20 kms d’Ighil Ali). Ce projet a fait couler beaucoup d’encre, et le fait encore d’ailleurs. Toutes les équipes à la tête de l’exécutif ont tenté désespérément de réactiver ce projet mais sans pour autant réussir. Des investisseurs se sont manifestés pour prendre en charge cette ZAC, mais le projet se trouve toujours en souffrance. Cette zone d’activité viabilisée malgré tout, est le seul espoir qui pourrait faire sortir toute la commune d’Ighil Ali de son marasme actuel, et permettre surtout l’arrêt de l’exode rural qui menace les villages enclavés d’extinction !

Syphax Y.

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