Alors que certains arrivent à acquérir plusieurs logements sociaux à des fins de spéculation, des milliers de postulants nécessiteux de différentes communes, notamment de Boumerdès, attendent impatiemment leur droit à une habitation décente. Le constat est difficile à admettre : sur un programme départemental de 80 000 logements, tous types confondus, seulement 34 417 ont été achevés, soit un taux de réalisation de 43 %, et dont plus de la moitié n’a pas encore été distribuée. Encore qu’elles fassent participer des représentants de quartiers dans chaque commune, les commissions en charge du dossier n’ont guère, encore, procédé à la distribution de leurs quotas. En face, la masse des postulants ne cesse de s’insurger, à travers des manifestations de rue, sur cet état de fait. Sur un total de 40 500 logements publics locatifs, et de résorption de l’habitat précaire à réaliser, 19 6000 seulement ont été achevés. Et un bon nombre de projets est encore en souffrance. Le nombre de logements sociaux participatifs réalisé n’excède pas 4705 unités, alors que le programme en prévoit une totalité de 7 766 au niveau de la wilaya. Le projet LSP de Khémis El khechna traîne, à titre d’exemple, depuis 2008. Et les concernés exaspérés étaient revenus tout récemment à la charge, protestant contre les atermoiements du promoteur. «On nous demande de payer encore la somme restante de 10%, alors que ce chantier accuse un retard d’une décennie», a-t-on déploré en rappelant que le délai de réalisation de toute cité LSP est fixé à deux ans, au maximum. De gros efforts ont été déployés, en revanche, par les pouvoirs publics locaux, en matière d’aide à l’habitat rural, puisque les unités réalisées sont de l’ordre de 10 289, sur un programme initial de 13 760, s’assignant le principal objectif social et vital, de stopper l’exode des campagnards vers les centres urbains. Mais il est à rappeler que les pouvoirs publics doivent aussi trouver une solution pour les occupants des chalets.
Salim Haddou