Promouvoir la langue amazighe

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Organisée par l’association culturelle « Assirem Umazigh » du village Boumelal, la première édition du concours poétique amazigh s’est déroulée, avant-hier samedi, à l’école primaire Kessi Abdeslam du village éponyme.

Ce festival qui est à son état embryonnaire, tente de se frayer un chemin parmi tant de joutes organisées par-ci par-là à travers le territoire de la wilaya de Bgayet. Et les membres de l’association Assirem Umazigh tiennent mordicus à ce que ce rendez-vous soit une référence en matière de promotion de la langue et de la culture amazighes. «Nous sommes fiers que notre bourgade abrite un tel événement, car ce dernier permet de briser l’isolement séculaire dont nous sommes victimes de par l’implantation géographique. Ce type d’événement nous permettra aussi de découvrir les différents dialectes de la langue amazighe et faire connaître le leur une fois le festival ait atteint une large participation de candidats, venus des différentes régions du pays. Le métissage des différents parlers et cultures amazighs ne peut qu’enrichir et promouvoir le patrimoine culturel des Imazighen dans son combat contre l’amnésie et la déperdition», nous avoue, avec optimisme, un membre de l’association. Pour cette première édition, le Festival n’a pas enregistré une forte participation des joailliers de l’éloquence et orfèvres du verbe. Les poètes ne sont pas bousculés au portillon du siège de l’association, car l’information n’a pas circulé comme il se doit, d’autant plus que le délai des préparatifs est tellement court que les amateurs du bon verbe n’ont pas eu le temps prendre écho d’un tel événement. Au demeurant, cette première expérience est plus que satisfaisante aux yeux des organisateurs dudit festival qui espèrent toucher un large public dans les prochaines éditions. Cette première édition 2016 est dédiée à l’écrivain, adaptateur et parolier musical, Boualem Messouci. Au menu du programme qu’ont concocté les organisateurs du festival, une exposition de toiles de peinture, sculpture, art plastique… déclamation opérée magistralement par les candidats, ainsi qu’une chorale ayant interprété des chansons puisées du riche répertoire kabyle. Le parolier, Boualem Messouci, lors de la prise de parole du, a mis l’accent sur la nécessité de traduire davantage d’œuvres littéraires afin de permettre aux lecteurs d’avoir une large palette de choix de lecture, de facto, avoir accès à une littérature mondiale non des moindres. Le professeur et président de l’association GEHIMAB, Djamil Aissani, a honoré par sa présence, cette première édition de la poésie. En guise de clôture de cette première édition, les participants ont eu droit à une remise de prix. Les membres du jury, Z. Bennani, T. Bellache et M. Chikhi ont honoré aussi, à plus d’un titre, ce festival par leurs éruditions et leurs connaissances exhaustives de la littérature amazigh en général et de la poésie en particulier. Un burnous blanc immaculé a été offert à Dda Boualem, en guise de reconnaissance à son parcours digne de grands écrivains, mais malheureusement méconnu du grand public. Cette belle étrenne n’a pas manqué d’émouvoir le traducteur des fables de La Fontaine. La modestie de ce grand homme, préférant, de loin, s’éclipser derrière les mots pour laisser jaillir des œuvres originales. «Pour une première édition, nous estimons pouvoir faire mieux, pourvu que tout le monde mette la main dans la patte à dessein de promouvoir la culture amazighe et permettre aux orfèvres-joailliers du verbe de s’exprimer librement et tisser de facto des liens entre des versificateurs venus de divers endroits et de divers horizons», avoue un autre membre d’Assirem Umazigh.

Bachir Djaider

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