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Rassemblement des gardes communaux à Bouira…

Des dizaines de gardes communaux de la coordination nationale de la garde communale (aile Hakim Chouaib) ont tenu, hier, un sit-in devant le siège de la wilaya pour réclamer encore une fois «la concrétisation des promesses faites par les hautes autorités du pays ».

Dans un discours fleuve prononcé devant une immense foule, Abdelkader Dif, secrétaire national de la coordination, est d’abord revenu sur les principales revendications du corps de la garde communale. Il citera entre autres celles des retraites et des primes. Au sujet des retraites, il expliquera que le montant de celle-ci est dérisoire et loin de garantir les conditions d’une vie descente. «Les gardes communaux évoluent dans des conditions précaires. Beaucoup d’entre eux accumulent plusieurs boulots pour pouvoir arrondir leurs fins de mois. Et souvent, les salaires sont versés en retard», a fait savoir M. Dif. Qualifiant cette situation d’«injuste», M. Dif a plaidé pour l’alignement des retraites des gardes communaux avec celles des militaires. Toujours à propos des revendications qui attendent une concrétisation, il évoquera l’accès aux soins, aux remboursements, aux crédits bancaires et au logement. Sur ce point, il a expliqué que les éléments de la garde communale n’ont pas accès aux aides de l’Etat, du moins l’accès ne leur est pas facilité. Pourtant, selon Abdelkader Dif, tous ces problèmes ont été déjà discutés avec différents responsables dont le Premier ministre. Documents l’appui, le porte-parole de la coordination nationale des gardes communaux exhibe devant l’assistante deux Procès-verbaux (PV) sanctionnant des réunions entre représentants de l’Etat et la garde communale. L’un est signé par Sellal, l’autre par Nourredine Bedoui. Des documents dans lesquels l’Etat s’engage à concrétiser les revendications des éléments de ce corps de sécurité. Mais selon l’orateur, «aucune promesse parmi toutes celles sur lesquelles leurs interlocuteurs s’étaient engagées n’a été tenue à ce jour». Pour Abdelkader Dif, c’est pour toutes ces raisons que les gardes communaux continuent à protester, comme aujourd’hui, à travers 40 wilayas, pour rappeler aux responsables les promesses faites, et les presser d’accélérer leur mise en œuvre. Par ailleurs, l’orateur n’a pas manqué de souligner le caractère pacifique de leur mouvement, mais aussi la légitimité de leurs revendications. Pour clore son intervention, le représentant des gardes communaux a exhorté ses camardes à rester unis et surtout mobilisés, et ce, pour faire aboutir leur revendication.

… à Béjaïa…

Plusieurs dizaines de gardes communaux de la wilaya de Béjaïa ont assiégé dans la matinée d’hier, l’entrée principale de la wilaya. Ils réclament, haut et fort, la mise en œuvre des promesses qui leur ont été faites, selon leurs dires, par diverses autorités et à plusieurs reprises. Au niveau de la wilaya, les gardes communaux sont au nombre de 1 800, selon leurs déclarations. Ceux qui se sont déplacés au siège de la wilaya pour faire entendre leurs revendications ont tous quelque chose sur le cœur qu’ils veulent porter à la connaissance des autorités de l’opinion publique. En défendant le pays de l’ogre qui le menaçait sérieusement pendant la décennie noire, plusieurs d’entre eux ont contracté des maladies chroniques comme le diabète ou la tension artérielle, certains ont eu des dépressions nerveuses, d’autres souffrent de sciatique qui les plient de douleurs atroces. En contrepartie des efforts fournis pour sauvegarder le pays de la ruine qui le terrifiait, ils veulent une reconnaissance des autorités. Toujours selon leurs déclarations, ils travaillaient entre 12 et 18 heures par jour et on ne leur comptabilisait que 8 heures réglementaires, au point que si un accident survenait en dehors de ces 8 heures, la victime serait obligée de mentir en déclarant que l’accident était arrivé pendant les 8 heures réglementaires. Ils revendiquent que ces heures supplémentaires soient comptabilisées correctement et soient prises en compte dans le calcul de la pension de retraite. Or parmi eux, certains ne touchent que des retraites de misère qui ne dépassent pas les 12 000 DA. «Peut-on vivre décemment avec une telle somme ?», tonnent-ils. Cette journée de protestation, ils souhaitent lui donner un caractère de «commémoration et de remémoration» des sacrifices fournis par leur corps pour servir le pays. Parmi les autres points revendiqués, les manifestants citent la révision à la hausse de la pension de retraite, la prime de la dissolution du corps, le préavis de retraite, le paiement des heures supplémentaires et leur prise en compte dans le calcul de la pension de retraite et la reconnaissances des sacrifices consentis par leur corps.

… Et à Boumerdès

Les éléments de la police communale ne décolèrent pas. Venus de différentes localités environnantes, ils ont organisé hier encore, un sit-in devant le siège de la wilaya de Boumerdès, réitérant leurs revendications d’ordre socioprofessionnel. Les délégués de cette masse de contestataires affiliés à l’aile de Hakim Chouaib, qui ne reconnait pas le conseil national des gardes communaux, ont été reçus, en milieu de journée, par un responsable de la wilaya. «Nous réclamons l’amélioration de notre cadre de vie, comme d’autres catégories professionnelles, civiles ou militaires, à l’instar des anciens rappelés de l’ANP, en cours de prise en charge de leurs doléances», tiennent à rappeler des protestataires interrogés. Ces derniers mettent en avant la prime de fin de service, l’augmentation de la pension de retraite, le droit au logement social, la gratuité des soins avec remboursement des frais médicaux à hauteur de 100%, la valorisation de la situation des dispensés de l’activité notamment pour des raisons de santé et enfin l’amélioration de la situation des veuves de martyrs du devoir national. Un responsable au niveau du cabinet de la wilaya aurait promis de donner suite à leurs doléances.

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