L’hibernation !

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Ce n’est pas évident qu’une wilaya importante, soit en termes de superficie, de population et de compétences, ne dispose que d’une seule zone industrielle.

Sachant que le chômage malmène des milliers de jeunes diplômés et que le sous-développement au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou est criant, il convient de réaliser de nouvelles zones industrielles et des zones d’activités pour justement absorber le chômage et booster le développement de la wilaya, chose que seule une décision courageuse de la part du pouvoir central permettra la relance économique de la région.

Pour revenir à l’état des lieux au niveau de la wilaya dans ce domaine, il n’est disponible qu’une seule zone industrielle, à savoir celle de Oued Aissi où sont implantées les plus grandes entreprises de la wilaya, comme l’Eniem, Sonatrach, Mahindra, l’usine de l’insuline,… Toute fois, même à l’intérieur de cette zone, les sociétés ont moult difficultés, comme c’est le cas pour l’Eniem qui abrite une briqueterie à l’intérieur de son espace foncier. À signaler que la wilaya de Tizi-Ouzou a bénéficié de deux nouvelles zones industrielles, à savoir celle de Souamaa et celle de Draâ El-Mizan/Tizi Ghenif.

Pour la première zone (Souamaa), les oppositions ont freiné sa prise de possession par l’organisme chargé de sa gestion, à savoir l’ANIREF. Au sujet de la deuxième zone, celle de Draâ El Mizan-Tizi Ghenif, elle est encore loin d’être opérationnelle, puisque son cas n’est toujours pas réglé. Il est à rappeler que pour réaliser ces deux zones, l’APW de Tizi-Ouzou a multiplié les démarches pour solutionner les différents problèmes qu’elles (ces zones) rencontrent. Une commission formée d’avocat et d’élus a été même installée pour se pencher sur la situation juridique des problèmes soulevés par les opposants de la zone de Souammaa. En effet, plusieurs réunions ont eu lieu avec tous les acteurs concernés (les domaines, les mines, le cadastre et l’agence foncière) et les représentants des opposants.

Des propositions pour la levée des oppositions ont été dressées sur un PV transmis au wali depuis le mois de novembre 2014. «Aux dernières nouvelles, nous avons appris que la zone industrielle de Souamaa est confiée au bureau d’étude Berto», indiquera la commission d’investissement, de développement local et d’emploi de l’APW dans son rapport. Précisant que : «l’indemnisation des propriétaires n’est pas encore faite, les exploitants agricoles ne sont pas recasés dans la surface cédée à la direction de l’agriculture, ce qui peut constituer un nouveau foyer d’opposition. Concernant la zone de Draâ El-Mizan-Tizi Ghenif, la situation est plus complexe même après le choix d’assiettes foncières domaniales.

L’arrêté de déclassement n’est toujours pas pris en charge. Le ministre de l’Agriculture en visite à Tizi-Ouzou, avant-hier dimanche, interpellé par les journalistes sur cette question, a préféré ne pas répondre. Le P/APW apostrophé à ce même sujet, répondra : «notre assemblée a délibéré pour la réalisation de cette zone mais la situation n’est pas encore claire». Pour ce qui concerne les zones d’activités, l’état des lieux n’est pas encourageant.

Les zones d’activités en souffrance

Les problèmes et les contraintes que rencontrent les investisseurs pour monter leurs projets sont multiples. Il s’agit entre autre de la domiciliation de zone d’activité en zone jachère qui nécessite donc des travaux de réhabilitation ou de viabilisation. Il s’agit aussi de lots attribués non actés, de lots attribués non exploités et d’opposition parfois fantaisistes, en plus des lenteurs administratives et juridiques qu’endurent les investisseurs de la wilaya. Signalons que 4 zones d’activités son gérées par l’agence foncière, à savoir la zone de Tadmait qui compte 82 lots, celle de Tala Athman qui totalise 160 lots, celle de Makouda avec ses 55 lots et enfin la zone de Tigzirt avec 103 lots. La SOGI a, à sa charge, la gestion de 9 autres zones. Les 391 lots que totalisent les 13 zones d’activités ont besoin de travaux de viabilisation ou de réhabilitation.

Lors d’une réunion à l’assemblée populaire de wilaya, un élu n’hésitera pas à dire: «ces zones d’activités sont implantées en zone jachère, ce qui nous amène à comprendre qu’elles ne seront pas opérationnelles dans la décennie à venir au moins. Le problème est complexe et nécessite une décision politique courageuse». En effet, à quoi sert-il d’implanter des zones d’activités dans des terrains en jachère qui ont au préalable besoin de travaux de viabilisation. Les problèmes sont aussi d’ordre juridique, puisque des lots non actés sont attribués et d’autres lots actés attribués mais non exploités. Des lots qui font objet d’opposition ont été aussi attribués.

Il faut aussi signaler les contraintes de la lenteur des procédures administratives qui font un effet décourageant. Les investisseurs sont ballotés d’un service administratif à un autre pendant des années sans jamais voir le bout du tunnel. Ils finissent pour la plus part par chercher ailleurs. Aujourd’hui, plein d’investisseurs originaires de la wilaya de Tizi-Ouzou font le bonheur des autres wilayas du pays où, paraît-il, les procédures sont moins draconiennes. Par contre à Tizi-Ouzou, le sous-développement et le chômage continuent de faire leur sale besogne.

Hocine T.

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