Que reste-t-il de l'héritage de Cheikh Aheddad?

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La ville de Seddouk vit, tout le long de cette semaine, une animation fébrile à cause des festivités marquant le 145° anniversaire du déclenchement de l’insurrection d’avril 1871. Comptant sur leur charisme, les leaders de l’insurrection avaient sollicité Cheikh Mohand Améziane Aheddad pour un appel au djihad eu égard à ses capacités de soulever les masses pour ses qualités d’érudit et de guide de la Tarika Rahmania, une puissante organisation qui coiffe plus d’une centaine de Zaouias éparpillées à travers tout le pays, lesquelles comptaient plus de 300.000 fidèles qui obéissaient au doigt et à l’œil à leurs maître qu’ils adulaient et vénéraient comme un saint. Pour preuve, un siècle et demi après, les descendants des khouanes restent fidèles au cheikh en se rendant régulièrement à Seddouk Oufella pour se recueillir sur sa tombe. Un appel qu’il avait lancé au Souk El-Abtal (Marché des héros) à Amdoun n’Seddouk devant 1200 fidèles, qui a fait rallier 250 tribus de Boumerdès à l’extrême Est, El kala. Aujourd’hui, la statue érigée à son effigie au centre-ville de Seddouk commence à se dégrader avec la canne dénudée de son béton laissant apparaître le fer. Elle mérite d’être réparée tout de même pour que les personnes qui la verront, le 08 avril lors du dépôt de la gerbe de fleurs, ne soient pas choquées par son état lamentable. Comme nous célébrons aussi dans quelques semaines l’année du patrimoine, faisons un aperçu de ce qu’il en reste du patrimoine public laissé par la colonisation dans cette ville. La caserne de gendarmerie a été laissée à l’abandon comme tout d’ailleurs la caserne militaire dont une partie composée de bureaux a été cédée aux associations qui ont domicilié leurs sièges et le reste est abandonné à son triste sort, alors qu’il mérite d’êtres sauvegardé. La piscine et le jardin public ont été détruits pour la construction du siège de la municipalité actuel. L’ancienne mosquée a été elle aussi, abandonnée avec la construction de deux nouvelles mosquées. Les fontaines publiques ont été rasées. Il en reste que quelques anciennes habitations gardant encore l’ancienne architecture avec son charme d’antan, la majorité a été remplacée par de nouvelles constructions. Mais ce qui est encore plus important, ce sont les festivités marquant le 145° anniversaire célébrées par l’association culturelle des jeunes Cheikh Belhaddad et l’association Issoulas, qui ont démarré le 26 mars avec au menu, des activités théâtrales, sportives et autres, pour prendre fin le 08 Avril avec les remises de prix aux lauréats.

L. BEDDAR

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