"La Kabylie incarne le référent religieux national"

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Le ministre y était pour présider la cérémonie d’ouverture de la 5ème édition du colloque national dont le thème est « La dimension spirituelle dans le patrimoine national amazigh ». La manifestation initiée par la direction locale des affaires religieuses, qui rentre dans le cadre de la célébration du 36ème anniversaire du Printemps berbère qui jouirait désormais d’un caractère officiel depuis l’officialisation de la langue amazighe, est placée d’ailleurs sous le haut patronage du ministre him self, ainsi que celui du wali de Tizi-Ouzou, Brahim Merad. La présence de M. Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports, du wali et d’autres autorités civiles et militaires de la wilaya à cette cérémonie d’ouverture se veut également un autre signe que l’Etat, à travers l’administration officielle, compte bien s’investir dans cette célébration jusque-là tout juste tolérée. C’est donc un bond nouveau. Et une ère nouvelle pour Tamazight. Positive certainement, même si les lectures et les commentaires que cette entreprise suscitera vont sans doute êtres divers. Tout dépendra de quel côté on verrait la chose. Toujours est-il que c’est une avancée dans l’Histoire berbère. Et ce colloque, qui se penchera sur « la dimension spirituelle dans le patrimoine national amazigh », ne peut être que le bienvenu pour enrichir le programme de célébration qui jusque-là en dehors des rares conférences instructives initiées pour la transmission du message authentique, a souvent, pour des raisons diverses, versé dans le folklore. Les travaux ont été donc lancés, hier, et ils se poursuivront aujourd’hui encore à la Maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou qui est ornée pour la circonstance de banderoles portant des slogans, louant le patrimoine amazigh, en kabyle transcrit en caractères latins s’il vous plait. Sans doute une première pour ce secteur des affaires religieuses. Pour le thème, tel que repris sur le dépliant portant programme distribué aux participants, ça a donné ceci : « aseggeg animan n tgemmi taghelnawt tamazight ». Et puis il y a le fond, l’objectif final de la démarche. M. Mohamed Aissa, ministre en charge de ce secteur des Affaires religieuses et des Wakfs, le résume de manière très claire: Face aux invasions, aux errances dans lesquelles se retrouve le monde pris au piège de la radicalisation et de la prolifération des sectes et de doctrines nouvelles, «le salut passe par un retour à l’islam ancestral (…) L’islam de nos aïeux. Et en la matière, la Kabylie incarne le référent religieux national carrément», a-t-il plaidé. Pour le menu des travaux du colloque, ce sont cinq chapitres qui étaient à développer par les participants, des cheikhs, des imams, des animateurs et éducateurs de Zaouias et autres hommes de lettres. Le premier a trait à la région des Zeouaoua (Grande Kabylie) à travers l’Histoire qui va d’avant l’avènement de l’islam à l’invasion française contre l’Algérie. Le second chapitre abordera l’apport de la Kabylie aux différentes avancées acquises dans différents domaines du savoir. Dans le troisième, les conférenciers plongeront dans la dimension spirituelle de la culture populaire en Kabylie. Le quatrième chapitre sera consacré aux efforts fournis pour la sauvegarde du patrimoine amazigh dans cette région de la grande Kabylie et son transfert aux nouvelles générations. Et enfin, le dernier se veut une réflexion sur les données écrites amazighes à travers des contrées et des citadelles, notamment en région chaouie, le Hoggar, Oued M’Zab, à l’institut de Sidi Abderahmane Al Illouli… La clôture des travaux devrait intervenir aujourd’hui donc, en fin d’après-midi.

Djaffar C.

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