Benghebrit face au vent de l’Est

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La ministre de l’Éducation nationale, Mme Noria Benghebrit, doit affronter le vent de l’Est, et de l’Est, ce ne sont pas souvent les belles choses qui viennent. Les réformes engagées dans le secteur de l’éducation et les nouveaux mécanismes qu’elle entend introduire dès l’année prochaine, ne sont pas du goût des Islamo-baathistes. Ces derniers accusent la ministre de vouloir effacer l’identité nationale de la mémoire de nos élèves. Son seul tord est de vouloir introduire dans les manuels scolaires des œuvres authentiques d’écrivains Algériens, de généraliser tamazight et de remettre sur rail le secteur de l’éducation qui en a grand besoin. La stabilité ayant caractérisé le secteur avant l’événement des contractuel, n’a pas été du goût des rétrogrades moyenâgeux. Les détracteurs de Mme Benghebrit ne ratent aucune occasion pour tirer à boulet rouge en sa direction. Les opposants au progrès et à la modernité les partisans de la médiocrité et de la régression et ceux qu’arrange la situation qui prévaut, actuellement, dans le secteur n’entendent pas se taire. L’inculture imposée aux Algériens depuis des années ne les a jamais dérangées. Le piètre niveau de nos diplômés et de nos cadres sortis de l’école Algérienne ne les a pas fait sortir de leurs réserves. Le massacre du secteur de l’éducation lors de l’ère de Ben Bouzid ne les a jamais inquiétés. Le comble, même l’association des Oulémas est montée au créneau pour rejeter les réformes de Benghebrit. Maintenant que la ministre veut redorer le blason de son secteur, non seulement en introduisant des réformes à même de relever le niveau de l’apprentissage et de le moderniser conformément à ce qui se fait de part le monde, maintenant que la ministre tente de renforcer le patriotisme et le nationalisme dans les écoles, dès le jeune âge, les conservateurs des extrêmes de l’âge de la pierre taillée et de l’obscurantisme entament leur sale besogne de jeter des embuches et de dresser des obstacles sur le chemin de la progression, auquel la ministre adhère et lutte contre vent et marrée. Ces détracteurs doivent savoir que la ministre de l’Éducation, malgré les risques, les menaces et les atteintes, ne va pas plier l’échine et n’abdiquera pas devant l’intégrisme et l’extrémisme car elle est de la lignée des Djamilates Algériennes, comme la Kahina, Fadhma n’Soumer, Bouhired et toutes les autres. Comme les déclarations calomnieuses ne sont pas parvenues à stopper l’élan de la femme courage et déterminée, la protestation des contractuels et des vacataires vient encore enfoncer le bouchon plus loin. La solution sera sûrement trouvée n’en déplaise aux perturbateurs. Les enseignants contractuels de plusieurs wilayas du pays ont décidé de marcher sur Alger à partir de Béjaïa, encore l’Est, zut ! Les enseignants contractuels ne demandent que leur droit d’être intégrés dans l’éducation. Pour cela, ils sont déterminés à aller au bout de leur unique revendication, à savoir l’intégration. Ils sont décidés à en découdre même avec les autorités suprêmes du pays. Après une marche de 250 kilomètres qui s’est ébranlée de Béjaïa, ils ont été stoppés net à Boudouaou sur les portes d’Alger. Les mauvaises conditions climatiques, l’épuisement, les accidents de la route, où pas mal d’entre eux ont été évacués vers les hôpitaux de la région, ils continuent de camper sur les lieux où ils ont été empêchés de suivre leur marche. Ils passent alors à une vitesse supérieure… La grève de la faim ! Les propositions du ministère de comptabiliser en point les années d’exercice et le renouvellement de leur contrat pour la prochaine année scolaire n’ont pas été entendues. Les contractuels persistent et signent : Intégration et rien d’autre ! Après huit jours de grève de la faim, les protestataires voient leur état de santé se dégrader et d’ailleurs plusieurs d’entre eux ont été évacués vers des hôpitaux, suite aux conséquences de la marche de 250 kilomètres et de la grève de la faim de huit jours. La crise ne semble pas se dénouer. Les syndicats autonomes qui, après avoir soutenu ouvertement les protestataires, décident de passer à une journée de grève en solidarité avec leur collègues pour la journée de demain, mercredi. C’est dire que la stabilité retrouvée par le secteur pendant le 1er et le 2e trimestre de l’année en cours risque de prendre un mauvais coup. Sachant que les examens s’approchent à pas de géant, il est vite indiqué de trouver les solutions. Le chef du gouvernement, le président lui-même sont appelés à intervenir pour solutionner cette crise qui peut engendrer des conséquences sur l’état d’esprit des enseignants, des apprenants et de leur parents. S’il est vrai que des mesures sont prises par le ministère pour la prise en charge des écoliers dont les enseignants sont en grève, il n’en demeure pas moins que l’instabilité commence à se faire ressentir. Signalons que des milliers d’enseignants contractuels sont recrutés, chaque année, pour parer au manque et remplir le vide. L’examen de recrutement prévu pour la fin du mois d’avril en cours concernera près d’un million de candidats, tandis que l’offre n’est que de quelques milliers de postes. Il est temps de régler ce conflit entre les contractuels et le ministère de l’Éducation pour, d’une part, assurer le bon déroulement de tous les examens et, d’autre part, pour permettre à Mme Benghebrit de poursuivre son pharaonique chantier qui est celui de redresser la barre du système éducatif national. Il faut laisser la dame travailler, il y va de l’avenir de millions d’enfants Algériens. L’Algérie à besoin de cadres compétents, ouverts sur le monde et le progrès. Les extrémistes, les arabo-baathistes et les intégristes de tout bord ont suffisamment malmené la nation. Basta et barakat.

Hocine T.

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