Benghebrit et… les contractuels intransigeants

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Imperturbable, la ministre de l’éducation nationale, Mme Nouria Benghebrit, refuse de revoir sa position.

Elle affiche un niet catégorique aux revendications des enseignants contractuels et vacataires, qui réclament leur intégration directe dans le secteur de l’éducation. On peut dire que la situation «lamentable» et «critique» dans laquelle se trouvent les centaines d’enseignants contractuels en grève de la faim depuis maintenant neuf jours, n’a pas fait changer d’avis à la ministre qui estime que «la revendication d’intégration directe sans condition est impossible». «La loi ne permet pas l’intégration directe des enseignants contractuels», a-t-elle affirmé. Tout en soulignant que le gouvernement a répondu aux enseignants contractuels par la valorisation de l’expérience professionnelle, la ministre a appelé les protestataires à une trêve pour l’intérêt des millions d’élèves. Cependant, plus déterminés qu’elle, les enseignants contractuels et vacataires n’envisagent ni de faire marche arrière ni de renoncer à leur droit qualifié de «légitime». En effet, ces protestataires ne cèdent pas devant l’intransigeance de la ministre qui rejette toute possibilité de recrutement sans concours. Ces derniers ne se découragent pas. Ils campent toujours sur leur position et attendent devant les portes d’Alger, une décision politique du président de la République relative à leur intégration. Ni la valorisation de l’expérience, ni le renouvellement automatique du contrat de travail à la prochaine rentrée pour les enseignants qui ne peuvent pas participer au concours faute de postes budgétaires, n’ont convaincu ces protestataires à renoncer à leur action. «Ce n’est pas à la ministre de l’Education de décider de notre intégration. Nous attendons une décision politique du président de la République ou du Premier ministre concernant notre intégration», a lancé le représentant des enseignants contractuels. Ce syndicaliste s’interroge sur le fait que «si nous ne sommes pas compétents, comment la ministre nous a-t-elle engagés pendant 5 à dix ans dans un secteur aussi sensible». M. Bachir Saidi a, à cet effet, affirmé que les enseignants grévistes de la faim ne comptent en aucun cas passer le concours de recrutement. Face à l’intransigeance de la ministre, les enseignants contractuels sont allés jusqu’à demander le départ de Benghebrit et s’accroche plus que jamais à leur revendication, qui est l’intégration directe. Les travailleurs de l’éducation et les étudiants universitaires ont organisé hier, une marche dans la wilaya de Boumerdès en réponse aux déclarations de la ministre de tutelle, a encore affirmé notre interlocuteur. Mme Benghebrit qui tente de désamorcer la crise, a déploré le refus des enseignants protestataires à Boudouaou de rencontrer une délégation du ministère dans un lycée, préférant une réunion avec cette délégation sur une place publique, ce que le ministère « refuse catégoriquement ». Elle a, néanmoins, reconnu que des recrutements d’enseignants contractuels dans le secteur avaient obéi, dans le passé à des critères relevant du « clientélisme et du népotisme », assurant à cet égard qu’une « commission sera mise en place pour définir les critères de sélection des enseignants contractuels et suppléants ». Il y a lieu de rappeler que quatre syndicats du secteur comptent observer une journée de protestation aujourd’hui, en signe de solidarité avec les enseignants contractuels qui sont dans la rue depuis le 27 mars dernier. Aussi, des rassemblements de protestation sont prévus aujourd’hui devant les directions de l’éducation, à l’échelle nationale. Sur ce dernier point, la ministre de l’Education Mme Benghebrit a signalé que «son département n’a reçu aucun préavis de grève», rappelant que «la grève est un droit garanti par la loi mais qui doit obéir à des règles qu’il faut respecter».

L.O.Challal

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