Les enseignants suspendent leur grève de la faim

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Les enseignants contractuels qui poursuivent toujours leur sit-in non stop à Boudouaou, ont décidé, hier, de suspendre leur grève de la faim.

Tout en acceptant la médiation des trois syndicats du secteur, à savoir le CLA, le CNAPESTE et le SNTE, et en signe de bonne volonté les enseignants contractuels ont gelé hier, leur grève de la faim entamée depuis près de deux semaines. «Les enseignants contractuels et vacataires ont déposé hier, officiellement l’acceptation du mandat au niveau du Premier ministre et attendent à ce qu’il désigne de sa part avec qui négocier», nous a signifié hier, le porte-parole du CLA, Idir Achour. Ce syndicalise a indiqué qu’il existe plusieurs solutions pour une sortie de crise. «Il y a aussi une volonté des deux parties concernés pour la régularisation de la situation des enseignants contractuels et vacataires, tout en respectant les lois de la république», a affirmé notre interlocuteur qui a préféré ne pas donner plus de détail sur ces solutions. «Nous préférons ce chemin que celui qui nous mènera vers un avenir incertain et dangereux», a encore souligné le porte-parole du CLA. Ces protestataires, faut-il le rappeler, qui sont dans la rue depuis le 27 mars dernier, exigent le recrutement de tous les contractuels ayant plusieurs années de service effectif et l’octroi des primes et indemnités liées à la fonction, telles que prévues par le statut général de la Fonction publique ainsi que le payement de leurs salaires. Pour sa part, M. Bachir Hakem, président du CLA, a fait savoir que l’impact du recrutement massif de ce type d’enseignants a largement contribué à l’extension de la scolarisation dans le pays. En effet, les estimations montrent qu’en 2012-2013, les enseignants contractuels ont permis de scolariser environ 1 000 000 élèves supplémentaires. Ce syndicat a déploré le fait que les contractuels qui perçoivent des salaires de moins de 26 000 DA, sont devenus «bouche-trous» de l’éducation nationale. «Certains contractuels se présentent au concours de recrutement, depuis cinq ans maintenant, et à chaque fois la majorité d’entre-deux, après étude de leur dossier, est recalée», a regretté le CLA qui explique qu’ «Étrangement, plus ces enseignants contractuels avancent dans le métier et la maîtrise de l’enseignement, plus ils ne sont pas reconnus par l’enseignement public et garderont leur statut de contractuels». «Mais les résultats des concours sur une simple étude de dossier sont négatifs et l’on fait appel à de nouveaux enseignants sans aucune expérience qui auront besoin d’un temps d’expérience et de formation alors que l’éducation possède déjà des enseignants contractuels non recrutés qui ont ce statut. C’est honteux !», estime le CLA. Ce syndicat considère que «l’exploitation de ces contractuels a dépassé tout entendement. Ils sont mal rémunérés et ils ne perçoivent pas leur salaire. D’ailleurs, une grande partie d’entre-deux attend son premier salaire, et ce, depuis deux ans». De ce fait, le CLA dénonce les conditions d’exercice et de rémunération de ces personnels, lesquelles ne cessent de se dégrader, le plus souvent en dépit du code du travail. «Notre syndicat est déterminé à continuer la lutte contre cette précarisation inacceptable et appelle tous les personnels à faire de même», a affirmé la même source.

L.O.Challal

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