La région d’Ighzerouftis relevant de la commune de Darguina, est située, comme l’indique si bien son nom, sur un flanc de montagne abrupt et escarpé et semble être oubliée même par les autorités locales. En effet, les habitants de ce hameau se heurtent chaque jour que dieu fait au manque ineffable des commodités nécessaires, tels que l’approvisionnement en eau potable, le revêtement des routes ainsi que le transport public. La route, gagnée par le précipice ripe durant les jours de pluie. Désemparés, les habitants l’empruntent quotidiennement pour s’acquitter de leurs tâches. D’ailleurs, ils dénoncent le manque d’intérêt que portent les élus sur cette zone enclavée et par conséquent toujours mise au purgatoire. «Les élus qui se sont succédés nous ont promis monts et merveilles lors des différentes campagnes électorales, mais après ils n’osent même pas nous rendre visite ou du moins nous recevoir dans leurs chapelles administratives. D’ailleurs, même nos revendications sont restées sans suite. Ils se gaussent en aparté de la situation qui règne dans la région», tempêtent certains habitants. Quoique les montagnards aguerris aux rudes conditions climatiques des altitudes, ont de tout temps compté sur eux même lors des conditions climatiques extrêmes. Ce sont, par ailleurs, les évacuations sanitaires d’urgences qui les turlupinent le plus. En période de fortes pluies, la chaussée se mue en une véritable barbotière et durant la canicule c’est la poussière qui vous titille les narines. Par ailleurs, il est à signaler qu’à l’intérieur de la région se trouve un lieu engoncé dans la montagne dénommé Athbrahem, où l’eau ruisselle de partout, la terre en est toute imprégnée, et des montagnes fusent des cascades à profusions. Ce qui dénote cette dichotomie d’être la région de l’eau, mais où les habitants n’ont pas l’eau courante chez eux. Tout ce précieux liquide va hélas à la mer. C’est aussi la région des éboulis, des forêts ravagées par les flammes, des arbres vilement fauchés ou déracinés par les ondulations du sol gorgé d’eau et les sangliers faméliques qui n’hésitent pas à enfoncer un jardin ou un verger. Sur le versant de la montagne, on peut contempler une eau limpide et impétueuse se frayer un sentier dans les entailles de cette dernière (la montagne). Tout ce que recèle cette région comme atout corrobore qu’elle possède des potentialités remarquables en agriculture et en tourisme, il suffit pourtant que les instances concernées fassent montre de leur désir à aider cette région à franchir le seuil de la célérité de croisière afin de s’autofinancer et de sortir de son enclavement et de sa torpeur. La région offre des paramètres non négligeables pour l’activité économique, elle a été victime, un quart de siècle durant, de gestion au système planifié avec toutes ses incidences entre végétation et flaccidité de développement nonobstant ses avantages et ses potentiels. Sa population espère ardemment, tirer du tombeau sa région et à même de la soustraire de ses sentiers battus, lui permettant de se hisser au rang des plus grandes zones touristiques.
B.Mokrani
