La campagne de désherbage non encore déclenchée

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Les importantes pluies enregistrées durant le mois de mars écoulé ont été à l’origine d’une fulgurante croissance des herbes sauvages, qui ont envahi les bordures des routes et tous les espaces nus, même à l’intérieur des villes et agglomérations. L’expérience des années passées a démontré que la plupart des importants incendies qui ont provoqué de considérables dégâts sur le tissu végétal, prennent le départ à partir des herbes séchées, notamment celles en bordure des routes qui traversent les forêts. Le facteur principal déclenchant des feux reste bien entendu l’homme qui le provoque par diverses manières, telles les mégots balancés des véhicules, des feux que des ivrognes et fumeurs laissent allumés derrière eux en lisière des bois après une soirée bien arrosée ou de tessons de bouteilles qui se transforment en loupes et condensateurs durant les journées caniculaires et qui provoquent des départs d’incendies aggravés par les dépotoirs et autres décharges publiques dont les déchets sont détruits par incinération et d’où déborde le feu sous la poussée du vent. Ces facteurs provoquent, chaque année, d’incalculables dégâts sur les forêts et même souvent sur les terrains agricoles, durant la saison des grandes chaleurs. Un programme de désherbage et de nettoyage a été pourtant bien arrêté par les pouvoirs publics pour réduire ces catastrophes qui portent un coup fatal à l’environnement et au cadre de vie de la population, programme qui devrait démarrer dès le début du mois d’avril, soit avant que l’herbe sauvage ne soit complètement sèche. Or, à ce jour, aucune opération du genre n’a été entamée, d’autant plus qu’à cause du climat caniculaire qui annonce déjà les couleurs depuis la première semaine de ce mois d’avril, le processus d’assèchement des herbes s’enclenchera précocement et rapidement, ce qui constitue une menace sérieuse pour le tissus végétal de la région, dont d’importantes surfaces sont en période de régénération après avoir été durant ces cinq dernières années, dévastées par des incendies en série qui n’ont épargné aucune commune. Un nouvel incendie sur ces surfaces exterminera définitivement le tissu végétal, sachant que les jeunes pousses ne sont pas encore assez matures pour produire des grains de semence. Signalons que d’importantes campagnes de reboisement ont été menées un peu partout à travers la région par les services des forêts, ceux du parc national du Djurdjura, épaulés par des associations écologiques et de bénévoles. D’aucuns s’interrogent sur l’utilité du lancement de ce genre d’opérations de plantation à grande échelle quand elles ne sont pas accompagnées par un mécanisme de protection, pourtant mis en place, lequel est le programme de nettoyage et de désherbage des surfaces sensibles. Notons, enfin, qu’en plus de réduire la menace des départs d’incendies, ces campagnes annuelles de désherbage génèrent de l’emploi pour des centaines de jeunes chômeurs qui se font un peu d’argent de poche.

O. S.

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