à l’occasion de la commémoration du 36ème anniversaire du printemps amazigh, les animateurs du Manifeste Kabyle appellent, dans une déclaration rendue publique avant-hier, «l’ensemble des militants de la cause amazighe, indépendamment de leur sensibilité politique, à se mobiliser en cette journée marquante de notre identité (…), à rester vigilants face aux habituelles manipulations (…) et à montrer notre alliance pour défendre ce référent historique qui nous rassemble tous les 20 avril : la lutte pour l’Amazighité et les libertés ; et savoir en faire un instant de fraternité au-delà de nos différences et répondre ainsi à une demande légitime de rassemblement de tous les militants». Pour les animateurs du Manifeste Kabyle, le printemps berbère est devenu «ces dernières années un grand moment de commémoration, de communion et de rassemblement des Amazighs aussi bien en Kabylie que dans les autres régions amazighophones d’Afrique du Nord. C’est le lieu privilégié d’expression de leur refus des politiques de déculturation et de la falsification de leur identité et de l’Histoire. Ils se lèvent de plus en plus nombreux, malgré la manipulation et la répression, pour réclamer la place légitime qui leur revient de droit dans les constitutions et institutions des Etats d’Afrique de Nord», soulignant son caractère de date anniversaire de tous ceux qui s’inscrivent dans le combat amazigh dans toutes ses expressions politiques. Les rédacteurs du communiqué exhortent les militants de la cause amazighe à «lui garder ce caractère fédérateur pour amplifier la lame de fond qui traverse les pays d’Afrique du nord pour faire face aux dénis identitaires persistants de ces Etats». Le printemps amazigh constitue, précise-t-on, «un moment de recueillement et de mémoire pour évoquer les souffrances et les sacrifices de plusieurs générations de militants, des plus anciennes, avec les « berbéro-nationalistes » de 49 aux plus récentes avec les victimes du massacre du printemps noir de 2001», en rappelant que la Kabylie, initiatrice et à la pointe de ce combat identitaire, a cette responsabilité en cette date anniversaire, de rester fidèle au message de 80, lui-même héritier du message de 49, et se doit comme elle a toujours fait d’être à la hauteur de cet immense événement libérateur qui est en train de bouleverser lentement mais sûrement la donne de la rive sud de la méditerranée. «Le printemps amazigh de 1980 a marqué en profondeur l’histoire des luttes pour la reconnaissance identitaire amazighe et le combat démocratique en Algérie. Pour plusieurs générations encore, le printemps amazigh restera le mouvement de contestation ayant remis en cause l’idéologie de domination arabo-musulmane avec son corollaire le système politique autoritaire installé depuis l’indépendance», conclut-on.
D. S.
