Des spécialistes en Tamazight en conférence à Raffour

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Le centre culturel Matoub Lounès de Raffour a abrité vendredi dernier, une conférence-débat sur la culture et la langue berbère animée par trois spécialistes en la matière, sur invitation de l’association culturelle «Tussna» de cette localité. Il s’agit de Ikhloufi Djamal, docteur en sciences de l’éducation de l’université de Paris 8 et enseignant de tamazight à l’université de Béjaïa, de Monsieur Ighil Mohand, dramaturge intervenant au théâtre national, au théâtre régional de Béjaïa, celui de Tizi-Ouzou et enfin de Amarouche M’hend, professeur d’université. L’animation, elle, a été confiée à madame Daou née Moussaoui Nadia, elle-même professeur de Tamazigh au lycée de Chorfa. Aussi, après l’allocution de bienvenue donnée par Nadia Daou et une minute de silence à la mémoire des martyrs d’octobre 1988 et ceux de 2001, la parole a été donnée aux conférenciers qui se sont succédés au micro pour s’étaler longuement sur le même thème qu’est la culture amazighe, son historique, son évolution notamment la langue berbère, les différents combats menés par les militants de la cause amazighe, les diverses étapes qu’elle a traversée jusqu’à sa reconnaissance et son officialisation. Les orateurs ont tous convergé vers un point essentiel, celui du manque de moyens engagés par l’Etat pour rattraper le retard qui ne peut se faire qu’en mettant les bouchées doubles pour réduire un tant soit peu l’écart entre la langue maternelle et la langue arabe avec laquelle les intervenants souhaitent la voir se positionner au même niveau. Pour ce faire, ils affirment à l’unisson qu’elle doit d’abord et avant tout continuer à être enseignée et utilisée en lettres latines d’autant plus que les universités au niveau desquelles elle est enseignée depuis plusieurs années utilisent le latin et que les futurs professeurs destinés pour l’enseigner ont été formés en latin. Et cela pour éviter un nouveau retard quant à son expansion et son émancipation. La conférence qui a duré un peu plus de deux heures a été clôturée par un débat durant lequel la majorité des intervenants qui sont aussi des spécialistes de cette langue ont beaucoup plus avancé des propositions et suggestions pour enrichir et faire avancer rapidement la langue amazighe qui est, tiennent-ils, à souligner un acquis irréversible et légitime tout en dénonçant les entraves qui l’empêchent encore d’atteindre sa vitesse de croisière.

Oulaid Soualah

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