La Dépêche de Kabylie : Votre association «Un livre, une vie» a toujours contribué à l’organisation du Salon du livre à Boudjima. D’après vous, quel est l’objectif de ce genre de manifestation ?
Mme Yacine Assia : Depuis 1998, notre association «Un livre, une vie» essaye d’apporter une aide pour familiariser la lecture en Algérie. Nous essayons de transmettre un savoir-faire pour différentes associations et organisations activant dans ce volet culturel. Car pour nous, le livre est comme une vie, une expérience et un voyage. Et je voudrais offrir tout cela aux miens, les gens de ma région et les gens de mon pays. Pour ce faire, le recours à ce genre de manifestation, comme le Salon du livre, est favorable.
Quel est l’intérêt de lire d’après-vous ?
Nous invitons à la lecture, car les livres et les savoirs aident à retrouver chacun et collectivement le chemin des valeurs universelles et contrer la violence, l’intolérance et redonner élan et raison d’espérer. Un front solide, joyeux et insolent qui contredit l’ignorance et la régression, qui chante la vie.
Comment imaginez-vous la société algérienne en développant la culture de la lecture ?
La société algérienne est à deux reprises traumatisée. Une fois avec la génération de la guerre de libération nationale (1954-1962), une deuxième fois avec la décennie noire. Deux périodes dont la société algérienne a hérité de la peur, de la violence et de la rancune. En général, c’est ce qui a caractérisé la littérature algérienne, où les écrivains racontent leurs souffrances et l’injustice qu’ils ont subie. Nous pouvons dire, donc, que c’est une littérature qui s’est imposée loin de toute volonté de créativité et d’inventivité. C’est dire que chez l’algérien, l’imaginaire et la créativité ne sont pas encore explorés. Et c’est ce que nous attendons de la nouvelle génération, chez qui la culture de la lecture doit être inculquée. C’est, ainsi, que nos jeunes pourront se permettre une place sans complexe dans le monde.
Un dernier mot…
Je suis très contente car à chaque nouvelle édition du Salon, je constate une volonté sans précédent manifestée pour la lecture. Il y a des élèves encore au collège qui viennent me poser des questions et vous ne pouvez pas imaginer combien cela me rend heureuse.
Propos recueillis par
Noureddine Tidjedam
