« Tamazight n’appartient à aucun parti »

Partager

Ali Laâskri, membre du présidium du Front des Forces Socialistes (FFS), a rappelé, hier à partir du théâtre communal Sadaoui Salah de Bouira, où il a animé un meeting populaire à l’occasion du 36ème anniversaires du Printemps berbère d’Avril 1980, que « le combat identitaire pour la reconnaissance de Tamazight en Algérie est indissociable de la démocratie ».

Ainsi, c’est devant une salle archicomble que le député du parti de feu Hocine Aït Ahmed a tenu à souligner que, «le FFS a toujours porté la revendication identitaire et démocratique avant même l’ouverture et le multipartisme en Algérie». Dans son discours, l’orateur citera «l’engagement et le travail de formation initiés par Mouloud Mammeri et le porte-parole du FFS, Ali Mécili, dans l’aboutissement d’un processus de lutte pacifique pour la reconnaissance officielle de Tamazight, mais surtout pour l’instauration d’un système démocratique et pluraliste». L’ancien secrétaire général du FFS a tenu également à dénoncer ce qu’il qualifia «d’appel à la violence et à la remise en cause des acquis identitaires et démocratique». Pour M. Laâskri : «la reconnaissance effective de Tamazight est l’unique garantie pour la reconstruction d’un consensus national et d’un Maghreb Démocratique des peuples. Tamazight n’appartient à aucun parti ni mouvances politiques ni encore une seule région. Elle est le ciment de l’unité nationale et maghrébine. Aujourd’hui, les peuples du Nord Afrique, les Algériens particulièrement, se sont décomplexés et veulent reconquérir leur histoire et leur identité on ne peut les empêcher ni par la force ni par la propagande, car il s’agit d’une prise de conscience généralisée qui va conduire inéluctablement à la réunification de tous les pays du Nord-Africain et de Tamazgha». M. Laaksri a, par ailleurs, plaidé pour la généralisation de la langue Amazighe dans le système éducatif national à l’ouverture des départements et d’instituts d’enseignement de cette langue dans les universités du pays, mais à son introduction dans toutes les institutions officielles du pays, qui sont pour lui «le seul moyen pour satisfaire la demande populaire». Concernant la récente officialisation de Tamazight, l’orateur a répondu «qu’il ne s’agit pas d’un cadeau, c’est un acquis cher à toute l’Algérie, qui a sacrifié des générations entières pour son aboutissement. Cependant, l’absence de volonté politique réelle pour l’émancipation de cette langue est soulignée. Le système Algérien n’offre ni les moyens ni les facilités pour sa généralisation et son introduction». Dans un autre sillage, M. Laâskri a réaffirmé «l’engagement du FFS pour la reconstruction d’un consensus national, et ce, malgré le désengagement du pouvoir et de l’opposition». Pour lui, «le consensus national reste l’unique alternative politique valable pour l’Algérie, particulièrement face aux nombreuses menaces qui viennent soit de l’intérieur ou de l’extérieur». à noter, pour la fin, qu’un vibrant hommage a été rendu par les présents pour les martyrs des évènements de 1963, aussi pour les cadres du FFS à Bouira décédés lors des évènements de 2001 ou lors de la décennie noire, Gaci Brahim et Berkani Ahmed morts en 2001 et feu Medjber assassiné dans la commune d’Aomar par les hourdes terroristes. Pour M. Djamal Bahloul, il s’agit d’une occasion pour rappeler «l’engagement de ces militants de la première heure, mais aussi pour affirmer que les militants du FFS à Bouira ne pourront pas oublier leurs sacrifices et resteront toujours fidèles aux valeurs politiques pour lesquelles ils se sont sacrifiés».

O.K.

Partager