Site icon La Dépêche de Kabylie

La forêt de Metchik envahie par les chenilles !

Dans la commune de Boudjellil, dont le chef-lieu est situé à 87 kms au Sud-ouest de la wilaya, il existe une vaste forêt appelée localement Metchik.

Cette étendue boisée, constituée en majorité de pin d’Alep, s’étend sur 1 200 ha, en parcourant la commune de Boudjellil du Nord au Sud. Cette forêt reste, en dépit de tout, très fragilisée devant les facteurs destructeurs, comme le feu et la main de l’homme. Chaque année, la forêt de Metchik perd plusieurs hectares à cause, notamment des incendies et de la déforestation induite par la coupe de pin d’Alep par les trafiquants du bois et autres. Néanmoins, il y a lieu de citer également l’autre facteur, jusque-là non soulevé et qui joue un rôle prépondérant dans la destruction des arbres forestiers. Il s’agit de la chenille processionnaire. Cet insecte redoutable pour les pins d’Alep notamment, provoque des dégâts incommensurables sur ces arbres, en induisant une défoliation (chute des feuilles) et une fragilisation accrue des arbres de l’espèce du pin d’Alep devant les parasites. Ainsi, le cycle de vie de la chenille processionnaire s’étale sur une année: l’accouplement et la ponte des papillons s’effectue durant tout l’été et ce, entre juillet et septembre. Les œufs sont déposés le long des aiguilles des pins (entre 150 et 300 par ponte). Puis, l’éclosion intervient au bout de 2 mois maximum sur les aiguilles transformées en nid « soyeux », par des centaines de larves, lesquelles vont devoir dévorer les aiguilles du pin d’Alep pour leur croissance. Le développement des larves dure 4 à 8 mois et compte 5 stades successifs, ponctués par des mues, au cours desquels les larves grossissent pour atteindre 4 cm, en fin du stade larvaire. Pendant tout l’hiver, les larves hibernent pour ne sortir de leurs nids qu’une fois le printemps arrive. Elles descendent des arbres en file indienne (d’où le nom de chenilles processionnaires!) pour chercher des endroits propices afin de s’y enfouir, à quelques centimètres sous le sol, là où elles se tissent des cocons individuels pour se transformer ensuite en chrysalides. Les papillons adultes émergeront au cours de l’été et le cycle recommencera à nouveau. C’est un petit peu le cycle de vie de la chenille processionnaire, laquelle provoque des dégâts incommensurables sur les arbres de pin d’Alep. Malheureusement, aucune lutte n’est initiée afin de réduire un tant soit peu les dégâts. Comme nous l’avons constaté dernièrement sur des dizaines de pin d’Alep de la forêt de Metchik, il subsiste encore ces centaines de nids soyeux fabriqués par les chenilles larvaires sur les branches des arbres de pin d’Alep. Ces derniers mal-en-point, se meurent dans l’indifférence totale. Dans le même contexte, il y a lieu de souligner que la lutte salutaire contre les chenilles processionnaires est possible avec: la destruction des nids durant l’hiver par des échenilloirs (sécateur) pour retirer les nids, la pulvérisation d’une solution insecticide, la pose de pièges à phéromones et la pose d’éco-pièges pour capter les chenilles.

Syphax Y.

Quitter la version mobile