CET de Sidi Boudrahem, la catastrophe écologique !

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Sur les hauteurs de la municipalité d’Oued Ghir, au beau milieu d’un plateau verdoyant se dégage une odeur écœurante ! C’est sur ce plateau qu’une décharge publique -les autorités locales parlent d’un CET- a été ouverte, l’été dernier, par les pouvoirs publics.

Une ouverture, juge-t-on, faite dans la «précipitation», sans tenir compte des normes environnementales. Et le résultat est aujourd’hui là pour en témoigner. Un liquide hautement toxique (le lixiviat) s’échappe des lieux et se déverse dans la nature, menaçant sérieusement la santé des habitants. Dans les villages somnolant au pied de ce «Centre d’enfouissement technique», odeur et rejets toxiques pourrissent la vie de centaines de familles. Craignant sur leur santé les habitants de ces villages, notamment ceux de Helil, revendiquent la fermeture pure et simple de ce CET. «Nous ne voulons plus entendre parler de sa réouverture. Par contre, nous réclamons sa fermeture définitive par arrêté du wali, car ne répondant à aucune norme», réclame l’un des représentants du village Helil. Depuis maintenant dix jours, les habitants de ce bourg campent sur les lieux jour et nuit, interdisant aux camions chargés d’ordures ménagères d’y accéder. Hier, des centaines de villageois de Helil et d’autres villages étaient sur les lieux comme pour dire aux responsables locaux que leur mobilisation ne faiblit pas et, partant, afficher leur détermination à faire aboutir leur requête. Une mobilisation des grands jours qui ne va certainement pas faiblir au regard de la justesse de la cause des protestataires. «Ne pas jouer avec la santé de la population», lit-on sur une pancarte accrochée à l’entrée principale du CET de Sidi Boudrahem. Cette phrase résume à elle seule l’inquiétude des habitants d’Oued Ghir. Les multiples tentatives des pouvoirs publics de rassurer les habitants n’ont pas eu jusqu’à maintenant l’effet escompté. Dernièrement, nous dit-on sur place, un responsable d’un bureau d’étude s’est déplacé sur le plateau de Sidi Boudrahem pour faire part à la population qu’une station d’épuration allait être construite à proximité des bassins où se déverse le lixiviat. Mais ce dernier sera renvoyé manu militari par les villageois. Intervenant, hier, sur les ondes de la radio locale, un responsable de la direction de l’environnement a indiqué qu’ «un produit chimique et écologique a été acquis pour être injecté dans les bassins du lixiviat à même d’en finir avec les odeurs pestilentielles qui s’y dégagent». Il est à signaler que suite à la fermeture du CET de Sidi Boudrahem par les habitants de Oued Ghir, les autorités locales ont décidé de rouvrir momentanément la décharge de Boulimat.

Dalil S.

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