Le directeur en parle

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L’établissement public des soins de proximité de Seddouk, dans la wilaya de Béjaïa, a été créé le 02 janvier 2008 pour désengorger l’établissement public hospitalier d’Akbou en le déchargeant de la gestion de sept polycliniques et une vingtaine de salles de soins.

Faisant face à l’insuffisance du personnel médical, notamment les médecins, les citoyens parlent de dégradations constatées dans les différentes structures relevant de l’établissement. Alors, nous avons préféré consulter Bouaza Yahia, le nouveau directeur installé en septembre 2015, lequel nous donnera les explications nécessaires pour mettre un terme à toutes les formes de rumeurs qui se répandent ça et là. «Nous avions eu beaucoup de départs de médecins pour continuer des études dans le domaine du résidanat, c’est-à-dire pour se forger une spécialité et d’autres qui ont pris des congés de maladie ou de maternité nous avions eu du mal à gérer ce qui nous restait comme médecins en exercice. Mais, nous avions compté sur le recrutement de six médecins auxquels nous avions eu droit. Mais malheureusement pour nous, un seul médecin a choisi notre établissement et nous l’avons installé au début de ce mois d’avril. Ce médecin réside dans la commune de Seddouk, bien évidemment. Les cinq postes restants, on ne les a pas perdus puisque nous aurons la possibilité d’opérer un autre recrutement au mois de septembre prochain. La raison qui a fait qu’un seul médecin ait choisi notre établissement est la suivante : Les concours sont programmés en différentes dates, ce qui donne la possibilité à un candidat de passer plusieurs examens. Et une fois il est admis dans plusieurs, il choisit donc de travailler dans la structure de santé qui lui convient. La plupart des médecins choisissent d’exercer à l’hôpital. Ceci dit, les EPSP de Seddouk et d’Adekar sont les plus pénalisés du fait que leurs structures de santé sont situées pour la plupart dans des endroits reculés et enclavés. Pour mettre un terme à cela, il faudrait que les examens soient programmés dorénavant à la même date pour qu’un candidat aura la possibilité de passer un seul concours ou encore les établissements enverront leurs dossiers à la DSP qui organisera l’examen et opérera les affectations en fonction des besoins de chaque organisme», dira notre interlocuteur. Restant dans le domaine des recrutements, il a fait savoir que son établissement a pu recruter 15 aides-soignants pour les affecter aux polycliniques et salles de soins, mais fait face à la rareté des sages-femmes, d’infirmiers de santé publique, de manipulateurs radios et de laborantins. «Certes nous avons recruté 15 aides techniques en soins que nous avons affectés aux différentes structures. Même si nous ressentons toujours une insuffisance en ATS, celle-ci sera palliée avec la promotion qui sortira en juillet et dont nous aurons un bon quota. Mais, le déficit existe dans les agents infirmiers de santé publique, les manipulateurs radios, les laborantins et les sages femmes devenus des denrées rares. Bien qu’ils soient formés au centre d’Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, je souhaite que leur répartition se fasse dorénavant équitablement entre les établissements de santé de la wilaya. Dans le cas contraire, les services seront démunis par les départs en retraite et pour mutations et nous ne trouverons pas le personnel qui va les remplacer», a-t-il dit. Continuant les explications, notre interlocuteur a mis l’accent sur la réorganisation de certains services qu’il a opérés à son arrivée, notamment le service de suivi des patients ayant des maladies chroniques et la permanence de nuit du service dentaire. «Comme on fait face à un manque de médecins, j’ai certes fermé le service de suivi des patients ayant des maladies chroniques tels que les diabétiques, sans toutefois toucher aux intérêts des malades du fait que leurs dossiers existent toujours à notre niveau et sont bien suivis même si les consultations se font par les médecins qui exercent dans le service de médecine générale. S’agissant de la suppression des gardes de nuit du service dentaire, cette décision a été prise lors du conseil médical de l’établissement qui a jugé que ces gardes sont inutiles du fait que les extractions et les soins comme les plombages ne se font pas de nuit. Ces gardes ont été reprises durant ce mois d’avril avec l’engagement des dentistes de ne pas prendre les récupérations le lendemain afin de ne pas perturber le bon fonctionnement du service, car l’affluence des malades ait lieu de jour», a souligné le directeur. Pour ce qui est du jet d’eau se trouvant à l’entrée du siège de l’EPSP qui a été enlevé notre interlocuteur a motivé sa décision de son enlèvement suite au manque d’eau dont souffre le siège. «Avec l’argent utilisé pour la construction d’un jet d’eau, on aurait dû songer à acheter des citernes pour avoir de l’eau en permanence, ce qui mettrait fin aux pénuries d’eau qui frappent le siège. Comme ce jet d’eau n’a jamais fonctionné on a jugé qu’il n’a pas sa raison d’être», a conclu le premier responsable de l’établissement. Comme le siège de l’EPSP se trouve à la polyclinique de Seddouk où le personnel est entassé dans des bureaux improvisés à son ouverture en 2008, un provisoire qui dure d’ailleurs, la tutelle a décidé de la construction d’un nouveau siège dont les travaux ont été entamés en 2014. Force est de constater aujourd’hui que les travaux sont à l’arrêt depuis belle lurette. Le wali de Béjaïa, lors de sa visite à Seddouk, a donné un ultimatum de relance des travaux en fixant sa réception au pire des cas à huit mois, délai de rigueur. À ce jour, les travaux n’ont pas été repris. Ce nouveau siège est implanté à proximité de l’ancien siège, juste en face du siège de la subdivision des ressources en eau. L’EPSP de Seddouk gère en tout 7 polycliniques avec 4 pavillons des urgences fonctionnant H24, 22 salles de soins et 4 maternités rurales.

L. Beddar

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