De nombreux candidats, notamment des femmes, au prochain concours de recrutement des enseignants, organisé par le ministère de l’Education nationale, n’ont pas hésité à venir à notre rencontre pour nous faire part de leur désarroi quant aux choix des centres d’examen où ils sont affectés pour y subir les épreuves. «Si nous avions été satisfaits des conditions d’inscription à ce concours, nous ne comprenons absolument rien quant aux choix des centres d’examen auxquels nous sommes affectés pour subir cet examen, lesquels se trouvent très loin de nos lieux de résidence ! Est-ce dans le but de nous éliminer prématurément ?», s’interrogent de nombreuses jeunes filles de la daïra de Tizi-Gheniff qui doivent se présenter avant huit heures moins quart du matin au niveau des centres de Tizi-Ouzou, Tala Athmane, Fréha, Tigzirt, Tizi-Rached et peut-être même Ait Zikki. «Il y a bien des lycées, des collèges à Draa-El-Mizan sinon à Boghni, pour les candidats du Sud de la wilaya. Cela nous conviendrait mieux. Mais comme ce concours est programmé un samedi, jour de repos, les transporteurs de voyageurs seront complètement absents. Alors, comment ferions-nous pour arriver à l’heure ?», ajoutent nos interlocutrices, complètement désarçonnées, d’autant plus que leurs proches ne sont pas véhiculés. Résidant à Ait Messaoud, dernier village relevant de la commune de M’Kira, limitrophe avec la wilaya de Boumerdès, ce jeune universitaire, au chômage depuis l’obtention de sa licence, envisage de passer la nuit chez des amis à la cité universitaire de Tizi-Ouzou, pour se rapprocher de son centre d’examen à Tigzirt. «La seule solution pour moi est de passer la nuit à la cité universitaire vu que le coût de location d’une simple chambre d’hôtel à Tizi-Ouzou ou à Tigzirt est de deux mille dinars la nuitée au minimum, cela sans compter les autres dépenses. Je n’ai pas vraiment le choix, car il m’est impossible de rallier Tigzirt à partir de mon village perdu et arriver à l’heure pour l’examen, car je ne trouverai aucun moyen de transport avant sept heures du matin ; ceci sans parler du alors qu’il faut sempiternel encombrement de la casse (Tirmitine)», nous déclare notre interlocuteur tout en regrettant qu’avec cette répartition des centres d’examen, le nombre d’absentéistes sera très important.
Essaid Mouas