Devant la détermination des citoyens d’Oued Ghir à faire aboutir leur revendication, à savoir la fermeture définitive du CET de Sidi Boudrahem, les autorités locales de Béjaïa ne savent plus désormais sur quel pied danser.
Hier encore, la RN12, la voie ferrée et d’autres axes routiers menant à Béjaïa ont été barricadés par ces citoyens en colère, prenant en otage des milliers d’automobilistes. Les discours peu pédagogiques des responsables locaux témoignent d’une politique d’improvisation allant à l’opposé des intérêts de la région. Pour preuve, nous dit-on, le chef de daïra de Béjaïa qui a été dépêché avant-hier en fin d’après-midi, à Ibachiren à la rencontre des protestataires, aurait tenu des propos qui ont failli mettre le feu aux poudres. «Il ne va pas être fermé», (entendre le CET, ndlr) aurait-il signifié aux habitants du village Helil, au lieu de leur expliquer dans des termes clairs que des travaux de sa mise en conformité allaient être entrepris sous peu. Le CET de Sidi Boudrahem a été mis en service précipitamment, en août dernier, par les responsables de l’administration de la wilaya de Béjaïa. Aucun équipement pouvant préserver la nature et prévenir une catastrophe sanitaire n’a été mis en place avant ou après la mise en service de ce centre d’enfouissement technique. D’où des rejets toxiques et des lixiviats, qui s’y échappent et se déversent dans la nature, polluant puits et rivières situés en amont. Face à cette situation kafkaïenne, la décharge de Boulimat a été rouverte momentanément aux camions du service d’hygiène de la municipalité de Béjaïa, qui génère quelque 200 tonnes de déchets ménagers/jour. Néanmoins, croit-on savoir, sa réouverture ne serait pas du goût des habitants des villages limitrophes qui s’apprêteraient à le faire savoir. Compte tenu de la situation actuelle, l’on s’achemine vers un scénario catastrophe, alors que le recours à la force publique pour rouvrir le CET de Sidi Boudrahem et les axes routiers bloqués par les manifestants n’est pas dans l’agenda des responsables locaux. Cela, même si le wali avait réuni, hier, le conseil de sécurité. Pour dire vrai, croit-on savoir, les services de sécurité de la wilaya de Béjaïa auraient opposé un niet au wali au sujet justement de l’utilisation de la force publique pour disperser les manifestants qui bloquent la RN12, depuis avant-hier, et empêchent les camions des services d’hygiène de la municipalité de Béjaïa d’accéder au CET de Sidi Boudrahem, depuis maintenant onze jours.
Dalil S.
