Dans le cadre de la célébration du printemps berbère (avril 1980), une dynamique toute particulière a caractérisé l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou, depuis le début de la semaine en cours. A cette occasion, la robe kabyle a été mise à l’honneur. Cet habit a été mis en valeur par des couturières invitées aux expositions tenues à l’université et par des étudiantes qui n’ont pas manqué l’occasion pour s’habiller traditionnellement. Par ailleurs, et pour cette année, trois départements, celui de langue et culture amazighes, celui d’anglais et celui de sciences politiques et relations internationales, ont pris ensemble l’initiative d’organiser une semaine culturelle. Il y avait du théâtre et une exposition de livres permanente. Beaucoup de troupes théâtrales activant dans différents villages ont été invitées à se produire à l’auditorium de Hasnaoua. Et le public fut au rendez-vous, comme lors de la représentation théâtrale interprétant la pièce écrite par Mohia (2004) intitulée Tachbaylith. Un nombreux public d’étudiants a suivi avec intérêt le spectacle. Et dans différents halls du campus, beaucoup d’écrivains et de maisons d’éditions ont exposé leurs livres et les ont proposés à la vente. Un représentant de l’une des maisons d’édition présentes nous dira : «Je constate qu’un grand intérêt pour la lecture commence à se manifester sérieusement, surtout à l’université. Les étudiants achètent de plus en plus des livres, et l’important c’est qu’ils fassent le bon choix. Je remarque aussi que les étudiants s’intéressent de plus en plus aux livres écrits en tamazight». Et d’ajouter : «Il faut qu’il y ait un investissement dans le livre. Chez nous, les hommes d’argent subventionnent beaucoup la politique mais pas assez les livres et la culture». Pendant toute la semaine, les étudiants ont également assisté à différentes conférences, comme celle animée par l’universitaire Bouhkrouf Belkacem sur l’historique du Printemps berbère. Il y avait également au menu des petits matchs de football ainsi que des exhibitions d’arts martiaux. Des petits enfants appartenant à des associations culturelles villageoises ont interprété des chants de chorale, d’autres ont participé à des mises en scènes de mariages traditionnels devant une assistance d’étudiants et d’enseignants qui ont beaucoup applaudi. Des galas artistiques étaient également programmés un peu partout dans les campus de l’université de Tizi-Ouzou durant cette semaine qui sera clôturée aujourd’hui.
Noureddine Tidjedam
