La caisse régionale de la mutuelle agricole (CRMA) de Bouira a organisé mercredi et jeudi derniers, des journées de sensibilisation sur la prévention contre les incendies de récoltes. Ainsi et durant la journée de mercredi, une rencontre ayant regroupé les agriculteurs, les membres de la chambre de l’agriculture, l’UNPA, la Protection civile et la conservation des forêts, a été organisée au niveau du siège de la CRMA. Au cours de son intervention, le directeur de la CRMA, M. Bechour, a abordé les principales causes qui sont à l’origine des incendies de récoltes, citant entre autres l’absence de bande sécurité séparant les surfaces cultivées des axes routiers ou encore le manque et parfois l’absence d’entretien des moissonneuses batteuses. À propos de ce dernier point, il révélera que 70% des incendies ont pour origine les moissonneuses batteuses. Pour éviter ce genre d’incidents, M. Bechour a préconisé la prise d’un certain nombre de mesures qu’il résumera en l’entretien du matériel avant chaque récolte et la mise en place d’une bande de sécurité au niveau des champs situés aux abords des routes. Le dernier sujet sur lequel le directeur de la CRMA a beaucoup insisté reste celui de l’assurance. Pour lui, «les récoltes doivent impérativement être assurées». Car, selon lui, en cas d’incendie ou d’éventuels dégâts sur la récolte, l’assurance est le seul moyen dont dispose l’agriculteur pour faire face au sinistre et ses conséquences matérielles. Au sujet de l’assurance, il dira que sa compagnie est là pour accompagner l’agriculteur et lui faciliter la procédure à travers notamment des réductions sur le montant de l’assurance pouvant aller jusqu’à 40%. Les représentants de la chambre de l’agriculture, ceux de l’UNPA et du conseil d’administration du CRMA étaient unanimes à dire que des précautions doivent être prises pour parer à tout risque d’incendie, tout en insistant sur le volet assurance. De son côté le représentant de la Protection civile dira que les éléments de ce corps sont là pour accompagner l’agriculteur sur les plans de la prévention et de l’intervention. Il évoquera aussi les dispositifs mis en place par la Protection civile et les moyens réquisitionnés dans le cadre de la lutte contre les incendies de récolte. Il exhortera, par ailleurs, les agriculteurs à communiquer rapidement en cas d’incidents et entrer en contact avec les pompiers. M. Abrous, un ingénieur à la CRMA de Bouira, s’est attelé quant à lui, dans sa communication à présenter les causes des incendies mais aussi à prodiguer quelques conseils à même d’éviter tout risque de départ d’incendies. Pour sa part, la cadre de la CRMA chargée du volet assurance a présenté un cas pratique d’une assurance d’un incendie de récolte. Le cas explicité montre toute la procédure à suivre pour souscrire à une assurance contre un incendie de récolte. Les modes de paiement, celui du calcul et les montants à rembourser sont clairement détaillés. Au sujet de cette même assurance, les services de la CRMA ont assuré que le délai de souscription a été prolongé d’un mois cette année. Ainsi, pour cette campagne de 2016, les agriculteurs auront jusqu’au 15 mai prochain pour souscrire à une assurance. Ce délai était pour rappel fixé au 15 avril. Autre facilitation annoncée par la CRMA pour cette année, celle concernant les extincteurs. À ce propos, il a été annoncé que la CRMA assure un rechargement gratuit de ce matériel. Par ailleurs et à l’occasion de ces journées de sensibilisation, la Protection civile a dévoilé quelques chiffres concernant les incendies de récoltes. Ainsi, durant l’année 2013, la Protection civile a recensé pas moins de 133 interventions. Le bilan de 2013 fait état de 26 ha de récoltes détruites par les flammes, de la destruction de 15 074 arbres fruitiers et 10 696 bottes de foins. En 2014, l’on a recensé 125 interventions qui se sont soldées par la destruction d’une superficie de 213 ha de récoltes, 16 446 arbres fruitiers et 14 717 bottes de foins. L’année 2015 a été celle où l’on a enregistré moins de dégâts. L’on a fait état de seulement 110 interventions, lesquelles se soldées par la destruction de 21 ha de surfaces cultivées, de 4 070 arbres fruitiers et 5 427 bottes de foins.
D. M.